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Les chasseurs alpins traquent les djihadistes dans le désert malien

Trois cents militaires du 7e BCA, basé à Varces (Isère), sont partis au Mali depuis fin janvier, dans le cadre de l’opération Serval…

 

patrouille militaires force Serval nord-mali

 

 

Ils sont arrivés par vagues successives depuis la fin janvier. Environ 300 soldats du 7e BCA (Bataillon de chasseurs alpins) de Varces (Isère) sont actuellement déployés dans le nord du Mali, à Gao, Kidal et Tessalit, dans le cadre de l’opération Serval, débutée en janvier 2013. Objectif: neutraliser les groupes djihadistes opérant dans la bande sahélienne.

«Les terroristes nous fuient»

«On effectue des patrouilles et des missions d’une à trois semaines, à plus de 350 km de nos bases de départ, dans des zones désertiques et semi-montagneuses», raconte, depuis Gao, le capitaine Jounayd, qui commande la 2e compagnie du 7e BCA. «Le but est de montrer notre présence, localiser les groupes armés et les dissuader en les gênant dans leurs mouvements.»

Leur quotidien? «Reconnaître des villages, discuter avec la population et fouiller des cavernes ou des endroits indiqués par nos renseignements, précise le militaire. Ca nous permet de trouver des caches ou des munitions abandonnées.» Pour l’instant, les hommes du 7e BCA n’ont «pas encore eu de contact avec les terroristes. Ces groupes sont très mobiles, se déplacent plus légers et se fondent dans les populations nomades. Globalement, ils nous fuient et cherchent d’autres moyens de lutte, comme les IED (engins explosifs). Les premiers mois de l’opération Serval les ont largement dissuadés de nous combattre.»

Plus de 50°C au soleil

Formés au combat en montagne et en conditions extrêmes, les chasseurs alpins ont subi un entraînement intensif avant leur départ. «Les exercices de préparation en montagne sont presque les mêmes que dans le désert», souligne le capitaine Jounayd. Mais «le plus difficile, c’est la chaleur». Les températures avoisinent en effet les «40°C à l’ombre et plus de 50°C au soleil. Et dans un mois, il fera 5 ou 6°C de plus!»

Le capitaine Jounayd l’avoue, «on se prend une petite claque à l’arrivée! Il a fallu 15 jours d’adaptation. C’est éprouvant pour les organismes et le matériel. On débarque de nos véhicules et on part en mission à pied, très lourdement chargés: l’équipement moyen, avec gilets pare-balles, armes et munitions, est de 30 à 35 kilos par homme. Et on est obligé d’emporter six à huit litres d’eau chacun, en plus de nos sacs.»

«On compte en journées plus qu’en kilomètres»

Ces conditions deviendront encore plus difficiles en mai, avec le début de la saison humide et ses très fortes pluies. «Ce sera plus compliqué de se déplacer car certaines zones nous seront interdites d’accès en raison de la boue et des grands étangs qui se formeront», explique le militaire. Outre le climat et la topographie, les chasseurs alpins doivent aussi s’habituer à  des distances inédites. «On a fait des choses proches en Afghanistan mais le plus déroutant, c’est la taille de la zone d’action qui était beaucoup plus réduite en Kapisa. Ici, on compte en journées plus qu’en kilomètres: 200 km représentent une journée et demi de progression. Et ça dépend de l’état des pistes.»

Les contacts avec la population malienne sont, eux, «excellents», se félicite le capitaine Jounayd: «On reçoit un très bon accueil partout, notamment à Gao et dans les villes bordant le Niger. On est souvent applaudi par les gens et on n’hésite pas à s’arrêter pour discuter et mieux comprendre leur mode de vie.» Retour en Isère prévu au début de l’été.

 

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