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Les bouffecrates aux abois !

Nommé, récemment, à la tête du Pôle économique et financier par le ministre de la Justice, Garde des « Sots », le « petit dogonon », fraichement, sorti des « usines de fabrication de Dogons » de Goundam, menace de sévir contre les « Bouffecrates », ces fossoyeurs du dénier public, qui se la coulent, jusque-là, douce au volant de superbes bagnoles. Depuis, ils ne dorment plus que d’un œil, voire d’un œil et demi.
« Nul n’étant au-dessus de la loi, des poursuites seront, systématiquement, engagées contre toute personne que les enquêtes feront découvrir comme étant présumé auteur, co-auteur ou complice des faits de corruption ».
Les gestes hauts et forts et le ton solennel, Mamoudou Kassogué, tout-nouveau « cureur professionnel » ou procureur de la République, près le Pôle Economique et Financier, annonce ainsi les couleurs. C’était le 22 août dernier, devant les scribouillards, dans la salle d’audience du tribunal de première instance de la commune III.

Petit Dogonon, grand magistrat

Depuis cette déclaration, les « Bouffecrates de la République » ne dorment plus que d’un œil. Qui est ce « petit magistrat » qui refuse de croire que tous les Maliens sont égaux devant la loi, mais certains sont plus égaux que d’autres ? s’interroge-t-on dans certains cercles du pouvoir.
Réputé comme un magistrat probe et intègre, – rien d’étonnant puisqu’il a été inventé par les sonrhaï -, Mamoudou Kassogué n’a pas été nommé à ce poste par hasard, par Me Malick Coulibaly, ministre de la Justice, Garde des « Sots ».
Selon une source judiciaire, qui a requis l’anonymat, ce « petit dogonon » est « l’un des magistrats les plus intègres de notre justice ». Et d’ajouter, avec amertume : sa volonté de lutter contre la corruption et la délinquance financière lui ont valu bien de déboires. Car, poursuit notre source, « il n’est pas du genre à se laisser dicter sa conduite, quant il s’agit de faire son travail ».
Pour le tout-nouveau procureur du Pôle Economique et Financier, la corruption existe, certes, dans tous les pays du monde. Mais, déplore-t-il, celle qui se pratique au Mali a franchi le seuil du tolérable. D’où, dit-il, sa décision de livrer une « lutte implacable » contre ce fléau, qui hypothèque depuis plus de 25 ans le développement de notre pays.

Sale temps pour les Bouffecrates de la Rue publique

Il reconnaît la lenteur de la justice dans l’instruction des dossiers et le manque criard de moyens permettant à la justice malienne d’être à hauteur de sa mission. Mais, le « petit esclave des sonrhaï » entend mener ce combat jusqu’au bout.
« Sans acharnement, ni à priori, mais avec objectivité et détermination, nous envisageons d’avoir, systématiquement, des enquêtes sur les cas de corruption, dont nous aurons connaissance par suite de plaintes, de dénonciations, ou par d’autres voies ». Paraphrasant le Chef de l’Etat, selon lequel « nul n’est et ne sera au-dessus de la loi », Mamoudou Kassogué rappelle à qui ne veut l’entendre que la loi sera, dorénavant, la même pour tous, y compris pour les « intouchables ».
Oumar Babi /Canarddechaine

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