Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Lenteur dans l’application de la demande dérogatoire spécifique à Djenné: Le patrimoine mondial en péril !

La lenteur de la mise en œuvre de la demande dérogatoire spécifique commence à jouer sérieusement sur le patrimoine culturel de la ville de Djenné à travers son architecture de construction et ses sites archéologiques.

barrage bassin seuil djenne construction

Classée dans le patrimoine mondial de l’Unesco, la ville de Djenné perd petit à petit ses valeurs culturelles, artistiques et architecturales d’antan. Son architecture de construction et ses sites archéologiques se détériorent à cause des constructions libérales des concessions à l’usage d’habitation. Dans la construction de ces concessions, l’architecture de la ville devient de plus à plus délaissée. Pour éviter le péril de ce patrimoine très précieux, la Commune urbaine de Djenné avait élaboré une demande dérogatoire spécifique pour la poursuite de la cession de parcelles à usage d’habitation à Toguéré Diama. Mais malheureusement, cette demande reste toujours sans suite.

Aujourd’hui, tout porte à croire que ces sites se présentent sous forme de buttes et demeurent le seul label après l’occupation de la ville par les colonisateurs. Les fouilles effectuées à Djenné-Djéno ont révélé que ce site a été habité depuis le 3ème Siècle avant notre ère. Quatre autres sites sont classés dans le patrimoine national et inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998. Il s’agit de Djenné-Djéno, Hambarkétolo, Kaniana et Tonomba. Ce patrimoine constitue pour la commune urbaine de Djenné un atout majeur et un levier de développement économique local.

Cependant, la forte pression démographique nécessite un nouveau lotissement pour répondre aux besoins des populations. Sinon, il y a aujourd’hui la transgression des espaces limitrophes des sites du fait de l’occupation anarchique de ses espaces limitrophes. Cela constitue aujourd’hui une véritable menace qui plane sur la ville millénaire.

Pour éviter que la situation ne se dégénère, la Commune urbaine de Djenné, à travers son maire, Bamoye Sory Traoré, avait écrit au ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, le 19 Mars 2015, une demande dérogatoire spécifique pouvant surseoir aux mesures de suspension dans cette zone. Cette levée permettra à la commune de poursuivre l’immaturation de 10 hectares à Toguéré Diama. Et la commune s’est même acquittée de la somme à verser pour l’acquisition de ladite autorisation.

Selon Soumaila Sangaré, Secrétaire Général de la Commune urbaine de Djenné, même la Primature semble être d’accord avec cette mesure tant sollicitée. Il souligne aussi que si la Direction Nationale des Domaines et du Cadastre ne répond pas à leur exigence, les conséquences ne seront plus maîtrisables d’ici quelques mois. C’est dire que si rien n’est fait d’ici un an, Djenné risque de perdre son identité touristique, culturelle et historique.

 

Alfousseini Togo

Source: Le Canard de la Venise

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance