Treize ans après sa défaite dans des circonstances douteuses face à l’actuel président de la République lors des législatives de 2007, le président du parti Yèlèma, Moussa Mara, et ancien Premier ministre d’IBK, renouvelle son ambition d’être membre de la future équipe de l’Assemblée nationale. Sur la ligne de départ pour la course, il aura comme adversaires sérieux, entre autres, une alliance RPM-Adema-Pasj, le député sortant du RPM, Moussa Diarra, qui décide de concourir en candidat indépendant.
Après ses ambitions présidentielles déçues en 2013, la bataille annoncée pour l’hémicycle est-elle gagnée d’avance pour le président du parti du changement dans son plus grand fief électoral ?
Malgré sa popularité confirmée depuis 2007 en commune IV du district de Bamako, il est à rappeler que l’ancien Premier ministre d’IBK, Moussa Mara a jusque-là manqué de chance à séjourner à l’Assemblée nationale du Mali. Toutefois, il a toujours brillé lors des élections communales depuis son apparition dans l’arène politique. Après une longue trêve dans son ambition pour la députation suite à sa défaite contre IBK, il lui faudra faire un double effort qu’en 2007, où il faisait face à une liste propre des Tisserands (IBK et Abdrahamane Sylla). Le 29 mars 2020, date retenue pour le premier tour des élections législatives, il devra faire mieux que l’alliance RPM-Adema/PASJ. En commune IV du district de Bamako, le premier (RPM) obtient des députés à l’hémicycle, de 2002 à nos jours. Et le second (l’Adema-PASJ) a régné à ce niveau dix ans auparavant dans la même commune. Et le mariage scellé lors de ces élections entre ces partis politiques qui ont une longue expérience des législatives en commune IV du district de Bamako n’est pas fortuit. C’est hautement stratégique et il vise à peser plus lourd dans la balance face au président du parti du changement, un adversaire puissant.
Ainsi, pour faire la différence, chacun de ces deux listes adversaires devra trouver des failles suffisantes chez l’autre pour remporter la bataille. Et ces failles existent de part et d’autre.
Quant à la liste RPM-Adema, elle subira sans doute les séquelles de la division au niveau de la section RPM de la commune IV. Son unité autour de son candidat est, aujourd’hui, mise à rude épreuve par le député sortant du parti, Moussa Diarra, qui s’est déclaré aussi candidat indépendant pour les élections législatives. Du coup, ce dernier prendra sa part d’électeurs dans la famille des Tisserands en commune IV. Sans compter que son candidat désigné, Aboubacar Magassouba dit Big Magass suscite déjà beaucoup de jalousie chez le Secrétaire général de la section, Bakary Issa Kéita, contre qui il s’est imposé au moment de la sélection des candidats.
S’agissant de l’ancien Premier ministre d’IBK, il s’est montré trop gourmand pour ces élections en décidant de monter uniquement une liste Yèlèma. Sa faille peut se trouver dans son excès de confiance lors de ces élections législatives. Sans doute, la commune IV est considérée comme étant le plus grand bastion électoral de son parti, qui contrôle d’ailleurs actuellement la mairie de la commune. Mais il est important pour lui de ne pas oublier que malgré cela ni lui ni un autre membre de son parti, créé depuis 2010, n’est parvenu jusqu’ici à se faire élire comme député dans cette commune.
D’autres jeunes loups politiques aux dents longues seront en lice dans cette commune. Il s’agit, entre autres, de Mme Assétou Sangaré du PRD, Hamady Sangaré et du fils de Kalfa Sanago, Oumar Bassy Sanogo du PRVM-Fasoko. Ce qui promet des législatives très serrées dans la commune de résidence du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita.
Moussa Koné
Source : la lettre du Peuple