Le 19 Avril 2020, s’est tenu le deuxième tour des élections législatives au Mali. Les candidats n’ayant pas pu passer dès le premier tour, ont bataillé pour occuper les derniers fauteuils.
Le scénario est presque sorti d’un film hollywoodien, le paradoxe des paradoxes c’est cela qu’exploitant tristement les résultats provisoires du second round des législatives longtemps poussés. Dans le nord du Mali, malgré l’insécurité générale et le Covid-19, les grains de sables, les puits, etc sont largement sortis pour voter à tous les camps même si généralement, ils le font en faveur du camp présidentiel.
Des scores extraordinaires sont étalés en complicité flagrante de l’administration avec des écarts à couper le souffle : 1000, 2000, 3000 voix contre à peine 50 dans certains cas. Il y’a aussi ce résultat hors du commun de 3.000 contre 0 dans la région de Tombouctou. Parlant de cette région, un maire a pendant le premier tour séquestré les urnes à son domicile, entraînant la non-tenue du vote dans sa commune. Certaines indiscrétions ont fait savoir que c’était un coup du parti présidentiel (RPM) contre ses adversaires.
Dans plusieurs communes dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal, les maires et autres chefs de fractions ont marchandé les voix contre des millions de nos francs. Ainsi des candidats ont eu des scores fleuves sans précédent. Ce hold-up s’est réalisé avec la bénédiction des groupes armés qui ont volé les urnes et les PV puis sont revenus avec après avoir arrangé le coup en faveur de leurs clients du jour. La région de Kidal a battu le record avec des candidats tous élus dès le premier tour. Pendant qu’on enlève les urnes, les PV, on bourre par ci par là. À Bamako, les candidats ont préféré marchander directement avec les clients. C’est ainsi qu’avec moins de 10.000 voix pour plus de 120.000 habitants, des candidats grâce à la couleur de leurs billets de banque, se verront rentrés sous le vestibule de Bagadadji en grande pompe. Ce phénomène de billet contre carte d’électeurs s’est manifesté dans plusieurs régions du sud de notre beau pays.
La loi électorale est ainsi violée en flagrant délit sans que personne ne soit inquiétée. Dans cette situation, le seul recours valable fait craindre le pire après le passage en force qu’il a opéré lors du premier tour.
En effet, la cour constitutionnelle est malheureusement utilisée par le président IBK pour faire passer ses députés de façon extraordinaire. Ainsi le candidat RPM de Tombouctou, de 48,68 % dans les résultats provisoires s’est vu octroyé 50,38 % dans les résultats définitifs. Jusqu’à ce jour l’on se demande d’où sont sortis les 2 % et poussières qui l’ont élu car aucun recours n’a été approuvé, et il n’y a eu aucune annulation de voix. La démocratie malienne qui souffre, a été complément enterrée par ses acteurs qui sont devenus en plein midi des véritables brigands.
Khalil
Source: Le Démocrate