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Leçon de géopolitique : Quand la géopolitique empiète sur le spirituel, l’Iran n’enverra pas de pèlerins cette année à la Mecque

Le Hajj annuel à la Mecque ne serait plus ce grand rassemblement religieux musulman toutes obédiences confondues dénué de toute portée géopolitique. Même le spirituel n’arrive plus à résister aux fortes considérations régionales. Téhéran et Riyad, à cause d’une lutte qui dure depuis plus de trente ans, empiètent sur le sacré domaine du Hajj. Officiellement, l’Iran a déclaré que « L’Arabie saoudite s’oppose au droit absolu des Iraniens d’effectuer le hajj ». Mais personne n’est dupe.

kabba hadj pelerinage

La nouvelle a défrayé la chronique. Un pays musulman aurait donc le droit de reléguer l’aspect spirituel que représente le hajj au second plan afin de faire valoir des « droits géopolitiques ». Le Hajj ne serait donc qu’une convention d’adhésion. Après deux séries de discussions stériles, l’information est tombée : « à cause des entraves des saoudiens, les pèlerins iraniens ne pourront malheureusement pas effectuer le hajj », selon le ministre iranien de la Culture, Ali Janati.

L’Organisation iranienne du hajj reproche aux saoudiens de ne pas avoir répondu aux demandes de l’Iran concernant « la sécurité et le respect des pèlerins iraniens ». Une semaine auparavant, une délégation iranienne était ainsi rentrée bredouille après une nouvelle mission en Arabie saoudite pour tenter de débloquer la situation. Et cela après plusieurs mois de discussions difficiles pour fixer les conditions de l’organisation du grand pèlerinage. « L’Arabie saoudite s’oppose au droit absolu des iraniens d’effectuer le hajj et empêche les pèlerins de retrouver le chemin d’Allah », a ainsi affirmé l’Organisation iranienne du hajj, rappelant que lors du pèlerinage en 2015, une gigantesque bousculade avait fait 2.300 morts, dont 464 Iraniens.

 

Téhéran aurait posé des conditions « inacceptables »

Réagissant aux accusations iraniennes, le ministre saoudien des Affaires étrangères a affirmé que Téhéran avait posé des conditions « inacceptables ». « L’Iran a réclamé le droit d’organiser des manifestations, ainsi que des avantages (…) qui créeront le chaos au hajj », a précisé Adel al-Jubeir, lors d’une conférence de presse. Le ministre saoudien faisait allusion aux manifestations dites de « l’aversion des athées », émaillées de slogans hostiles aux Etats-Unis et à Israël, que les fidèles iraniens tentent chaque année d’organiser lors du pèlerinage en Arabie saoudite.

En 1987, une manifestation de pèlerins iraniens à La Mecque avait dégénéré en affrontements avec les forces de sécurité saoudiennes, faisant 402 morts, dont 275 Iraniens. Les deux pays avaient alors rompu leurs relations jusqu’en 1991. En 2015, quelques 60.000 Iraniens s’étaient rendus à la Mecque.

En début d’année, le dignitaire chiite Nimr Baqr Al Nimr fut exécuté avec 46 autres détenus d’Al Qaida. Ce qui attisa la tension déjà très vive entre Téhéran et Riyad. Cette exécution fut accueillie comme un unième affront fait au monde chiite. Tous ces évènements étaient visiblement difficiles à supporter pour le régime chiite.

 

Ahmed M. Thiam

 

thiam@journalinfosept.com

Source: InfoSept

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