En tête dans la succession de Robert Gabriel Mugabe jusqu’à son renvoi, Emmerson Mnangagwa n’a jamais renoncé au pouvoir.
Vice-président du Zimbabwe depuis 2014, Emmerson Mnangagwa a été limogé le 6 novembre 2017 par l’ancien président Robert Mugabe pour son comportement “déloyal”. Sans compter que la Première dame Grace Mugabe n’a jamais caché ses propres ambitions politiques.
Deux semaines plus tard, le parti au pouvoir, la Zanu-PF a voté pour la réintégration de ce vétéran de la guerre d’indépendance pour le porter à la présidence du parti, succédant à Mugabe.
Contraint à l’exil, sa déchéance n’aura duré que peu de temps. Il est rentré au pays quelques jours après avec le soutien de l’armée et son nom a été retenu pour assurer la transition politique jusqu’à la fin du mandat de Mugabe.
50 ans de loyauté contrariée
Depuis la démission du chef d’État zimbabwéen le 21 novembre, c’est bien M. Mnangagwa qui occupera le fauteuil présidentiel jusqu’aux élections nationales de 2018.
Mnangagwa était proche de Robert Mugabe depuis la guerre des libérations dans les années 1960.
En revanche, il a spectaculairement rompu avec Robert et Grace Mugabe depuis son limogeage, accusant le couple de se prendre pour des “demi-dieux” et en critiquant un président “qui pense être en droit de diriger jusqu’à sa mort”.
Sa nomination en tant que premier vice-président, qui le plaçait en tête de la succession politique, était considérée comme le point culminant de plus de cinquante ans de loyauté envers le parti au pouvoir, la ZANU-PF.
Cependant, beaucoup l’ont soupçonné d’avoir orchestré la destitution de son prédécesseur, le vice-président Joice Mujuru. Il nie toute implication.
Dans le cadre du premier gouvernementdu Zimbabwe indépendant, Mnangagwa obtint plusieurs postes clés :
-au sein des partis et des ministères liés à la défense, à la sécurité et au renseignement jusqu’en 1988
-ministre de la justice, des affaires juridiques et parlementaires
-président de la Chambre d’assemblée
-en 2000, il devient secrétaire à l’administration de la ZANU-PF,
– en 2013, il devient ministre de la Justice, portefeuille qu’il conserve jusqu’en Octobre 2017
BBC