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Le « Yokoro » du mois de carême : Une tradition qui résiste à la modernité

Bâtonnets, boites vides de conserves en guise d’instruments de percussion pour les garçons et calebasses remplies d’eau sur la tête et des louches traditionnelles en mains pour les filles : le Yogoro est une tradition  bien de chez nous. La bande de gamins arrachent un sourire à chaque personne qui les aperçoit gambader comme des cabris dans les rues. Ils sont appelés des « Yogoro massa ». Sitôt après le 10ème jour du mois  de ramadan, la nuit tombée, il est difficile de ne pas les croiser dans les rues et ruelles. Dans la joie et la bonne humeur.

 

Loin des préoccupations liées aux dépenses de la fête des adultes. C’est le moment de la traditionnelle randonnée du « Yogoro » et du « salawalé walé ». Ces animations folkloriques des enfants sont des pratiques culturelles produites pendant le mois de Ramadan.

Elles sont accomplies respectivement par les jeunes garçons et filles. Les garçons qui s’adonnent à la pratique ancestrale sont nommés « Yokoro », en Bambara et les filles « Salawalé-walé ». Selon des anciens, dans le temps, cette pratique était faite pour faire l’aumône de l’année surtout durant le mois de carême.

Tradition bien établie chez nous, elle permet aux enfants de faire le bouffon ou « Yokoro » en faisant le  porte à porte en chantant et en jouant les instruments en guise de percussion. Ils dansent jusqu’à ce que les familles leur donnent de l’argent ou des céréales.

La nuit, c’est après la prière du ‘’Nafilah’’ que nous regagnons les rues pour faire le porte à porte, explique un jeune « Yokoro » le visage recouvert de poudre de craie avant d’entonner leur air consacré à la pratique « Yokoro aw ma Yokoro ye wa, Yokoro senko diabi… ».

C’est sous cette mélodie que ces enfants volent un sourire aux personnes qu’ils croisent de part leur posture, mentionne Bamoussa un vieux traditionaliste. « Les garçons n’hésitent pas à se mettre de la craie sur tout le visage, à porter de gros boubous ou de sac de riz transformés en haillons.

Il leur arrive aussi de  mettre sous leur ventre des habits pour imiter les vieux au ventre rebondi. Une fois devant la porte des familles, Ils font toutes sortes d’acrobaties, l’essentiel est qu’on les récompense », ajoute-t-il.

Quant aux filles, explique la grand-mère Oumou du quartier Djicoroni-Para, elles utilisent des calebasses comme instruments de percussion et accomplissent le « salawalé walé ». L’argent récolté au cours de ces sorties nocturnes est jalousement gardé par une personne choisie par le groupe et c’est généralement le plus âgé qui le garde. Ce n’est qu’après le ramadan que la somme est utilisée pour faire la fête, se rappelle la mamie avec un air nostalgique.

Les temps changent, autre temps, autre réalité, dit-on. Maintenant à la fin de la tournée, le partage est fait et chacun reçoit sa part sans dispute. Pour cette année du mois de ramadan, la saison est déjà ouverte. Elle ne s’achève qu’a la veille de la fête. Pendant ce temps,  la plupart de nos quartiers vibreront au rythme du Yogoro. Au grand bonheur des mômes.

T. CAMARA

Source : L’ESSOR

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