Hafez Ghanem, le vice-président de la Banque mondiale responsable de la région Afrique, a conclu à Bangui une courte visite ce vendredi 1er mars. Une visite qui intervient après la signature des accords de paix de Khartoum et la nomination d’un nouveau Premier ministre cette semaine. La Banque mondiale apporte une aide directe ou à travers ses programmes de 700 millions de dollars environ pour la période 2017-2020, soit l’équivalent de près de deux fois le budget annuel de la RCA.
Cette visite est l’occasion pour Hafez Ghanem d’échanger avec les autorités afin de faire le point sur leurs besoins ainsi que de faire une visite sur le terrain pour toucher concrètement aux besoins des gens.
La Centrafrique a l’un des indices de développement humain les plus faibles au monde. Plusieurs facteurs l’expliquent, au premier rang desquels le conflit qui empêche le développement des activités économiques notamment agricoles ainsi que la collecte de l’impôt.
Pour Hafez Ghanem, au-delà de cela, le plus gros défi qui permettra le relèvement de l’économie centrafricaine viendra des femmes. « Il faut avoir une approche compréhensive vers les femmes et comment les autonomiser. Nous avons besoin de cette approche : éducation des filles, accès au travail et aux opportunités économiques aux femmes, accès aux soins de santé pour les femmes. Sans ça, nous n’allons pas réussir à améliorer le capital humain en Centrafrique et, sans capital humain, il n’y aura pas de développement. »
Cette visite qui vient moins d’un mois après la signature de l’accord de paix à Bangui a aussi permis à Hafez Ghanem de faire le point avec le président Touadéra et le Premier ministre.
« Nous avons déjà parlé de la nécessité d’investir dans le capital humain. Nous avons aussi parlé comment nous devons maintenant investir plus dans l’énergie, mais aussi dans l’économie numérique. Jusqu’à maintenant, nous avons pu aider la population dans les situations difficiles avec vraiment un focus sur les secteurs sociaux. Mais maintenant, avec cet accord de paix, je pense que c’est une opportunité pour la Centrafrique et ses partenaires d’avoir des objectifs beaucoup plus ambitieux… »
La Banque mondiale souhaite soutenir l’accord de paix et pourrait débloquer jusqu’à 100 millions de dollars pour aider aux efforts budgétaires qu’il va impliquer.
RFI