Le tribunal administratif de Nantes a annulé l’arrêté d’interdiction du spectacle de Dieudonné prévu à Nantes ce 9 janvier au soir. C’était le premier test judiciaire pour la circulaire de Manuel Valls qui vise à faire interdire les représentations de l’humoriste, condamné à plusieurs reprises pour des propos antisémites. Le ministre de l’Intérieur a saisi le Conseil d’Etat, dans la foulée, pour faire appel de la décision.
Le tribunal administratif de Nantes a tranché. L’arrêté d’interdiction du spectacle de Dieudonné a donc été annulé. Une décision importante dans ce que l’on peut appeler désormais l’affaire Dieudonné, et un premier revers pour le gouvernement, en particulier pour Manuel Valls, qui s’est engagé à « casser » la « mécanique de haine » développée par l’humoriste.
Le ministre de l’Intérieur a justifié, ce matin, son action à l’encontre de Dieudonné en affirmant que le « rôle d’un responsable politique est de prendre des risques », faisant planer l’idée d’un possible échec judiciaire à Nantes.
« Meetings »
« Maintenant, a ajouté Manuel Valls, tout le monde a compris que ce n’est pas un humoriste, ses spectacles sont des meetings. »
Jacques Verdier, l’avocat de Dieudonné a bien sûr plaidé la liberté d’expression. Sur France 2, ce jeudi matin, il a assuré n’avoir « aucun doute » sur le fait que son client serait sur scène ce soir.
Le tribunal administratif d’Orléans doit se prononcer cet après-midi sur l’interdiction du spectacle du polémiste demain vendredi à Tours. Claude Bartolone (PS), le président de l’Assemblée nationale, a dit soutenir l’initiative de Manuel Valls, jugeant que si les recours du polémiste devaient annuler cette interdiction, il faudrait « renforcer l’arsenal législatif ».
rfi