«Nous sommes à trois mois de retard de salaire aujourd’hui après la consolidation du Dakar-Bamako. Depuis le début, nous avions craint ce problème de salaire et à la limite, un chômage technique. C’est pour cette raison que nous avions attiré l’attention des autorités. Mais, le Secrétaire général du Ministère des Transports avait affirmé qu’aucun problème de salaire ne va arriver. Face à cette difficulté, nous demandons au Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, de s’impliquer personnellement pour trouver une solution rapide ». Tels étaient les propos des membres du syndicat unique UNTM des chemins de fer au cours d’une assemblée générale qui s’est tenue le lundi 06 novembre au bord des rails à Dar El Salam en présence des travailleurs dudit service.
L’objectif de cette assemblée générale était d’informer l’opinion nationale et principalement le Président IBK sur les difficultés auxquelles les cheminots sont confrontés. En clair, ils craignent un chômage technique et veulent être rassurés.
Selon les conférenciers, c’est une correspondance du département des finances qui a créé l’indignation. Dans cette correspondance, il est dit, selon eux, « qu’ils ne sont pas pris en charge par le budget 2017. Sauf une convocation du comité inter-état, aucune possibilité n’est disponible. Ils doivent se prendre en charge à travers les recettes internes ». Pour le syndicat, s’il y a lieu de convoquer le comité, cela émane de l’Etat sous la houlette du Ministre des finances.
Selon le Secrétaire général du syndicat, Abdoulaye Berthé, tout le mal qui frappe les cheminots aujourd’hui c’est la conséquence de la résiliation de la convention de concession survenue en décembre 2015. Cette résiliation, dit-il, a comme but, la mise en œuvre d’un schéma institutionnel avec à son actif, la création d’une société de patrimoine et la séparation de l’exploitation et du rail. « Tout ce que l’Etat est en train de faire pour la route, il doit le faire aussi pour les chemins de fer afin qu’il soit réhabilité ».
A l’en croire, pour mettre les cheminots à l’abri, les Etats devraient faire un appel d’offres et mettre en place l’exploitation ferroviaire afin de gérer la circulation mais aussi la gestion d’un certain nombre de travailleurs des chemins de fer, mettre en place un organe de régulation de qualité pour gérer les difficultés susceptibles de naître entre l’exploitation ferroviaire et la société du patrimoine. Avec ces organes, le schéma institutionnel vu par les deux Etats permettra aux travailleurs d’être à l’abri mais aussi favorisera le développement du Dakar-Bamako ferroviaire. Pour lui, le schéma institutionnel mis en place est devenu aujourd’hui un mal pour les travailleurs qui souffrent déjà d’un problème de salaire.
Drissa Togola
Source: Le Challenger