Une série de grèves à compter du 17 mars jusqu’au départ du DG
Le syndicat national des banques, établissements financiers, assurance, commerce et Systèmes financiers décentralisés et son comité de CAECE ont animé un point de presse, hier mardi 9 mars, au siège du SYNABEF à Sébénicoro pour dénoncer la gestion de l’actuel Directeur général de CAEACE, Modibo Mori Diarra. Pour eux, la caisse, qui est dans un cycle de déficit depuis 2017, a besoin aujourd’hui d’un nouveau souffle et non de l’actuel Directeur en poste depuis la création de la caisse en 1996 et qui mène une gestion qui conduisant l’entreprise à la faillite. C’est pourquoi, tous les travailleurs ont signé une pétition adressée au ministère de l’Economie et des finances exigeant » le départ immédiat et sans condition du DG « . A défaut, ils projettent une série de grèves qui démarrera le 17 mars étalée sur 72 heures reconductibles.
Après avoir alerté sans succès, à travers des correspondances adressées au Directeur général lui-même, à la Cellule de contrôle et de surveillance des SFD ainsi qu’au ministre de l’Economie et des finances, le comité syndical du CAECE, avec l’appui du SYNABEF, a décidé de donner une autre dimension à sa lutte qui comporte un seul point de revendication : » le départ immédiat et sans condition du DG de CAECE « .
Plusieurs responsables du comité syndical du CAECE étaient présents à cette rencontre avec la presse animée par son secrétaire général, Makan Bréhima Diallo et celui du SYNABEF, Hamadoun Ba.
Aux dires de Makan Bréhima Diallo, » depuis 2008, des insuffisances ont été constatées dans la gestion du DG qui seraient à la base des déficits structurels de la Caisse. La situation financière est devenue pire en 2017 et nous avons attiré l’attention des hautes autorités pour cette gestion calamiteuse et ses conséquences sur la pérennité de l’institution « .
Diallo d’ajouter : » Avec un encours de crédits de plus de 5,8 milliards de FCFA, la CAECE ne doit pas peiner à être excédentaire s’il y a une gestion saine et transparente « . Il a expliqué que « les dépenses et les investissements n’ont jamais été examinés, qu’aucun directeur technique ni gérant ne va en congé annuel, ils font tous des travaux payés qui coûtent énormément à l’institution « . Le syndicat reproche aussi à la direction » des formations initiées à l’extérieur du pays pour les dirigeants élus en fin de mandat à des coûts exorbitants, entrainant des charges inutiles, la durée du mandat des dirigeants élus est modifiée selon la convenance du DG pour faciliter l’exclusion de certains…« .
Pour le syndicaliste, les 180 travailleurs de l’établissement financier, sans plan social, sont livrés à la merci du premier responsable et font l’objet de menace et de licenciement abusif. Ainsi, en 2018, 90 employés ont été licenciés sur lesquels 8 ont engagé une procédure judiciaire pour «licenciement abusif» et ont tous gagné contre l’entreprise.
«Soit la porte, soit la fenêtre»
Pour sa part, le secrétaire général du SYNABEF, Hamadoun Ba, affirme que le DG, qui a plus de 24 ans de présence à ce poste, est à bout de souffle. Malheureusement, il vient de proposer en janvier 2021 un programme de restructuration qui n’est pas accepté par le syndicat. Il a rappelé que la mission du syndicat est la lutte pour la défense des droits des travailleurs, mais aussi la préservation de l’outil de travail qu’est l’entreprise, car s’il n’y a pas d’entreprise, il ne peut y avoir de travailleurs. » Beaucoup de sociétés ont fermé pour mauvaise gouvernance et à cause du silence des travailleurs, parce que les travailleurs n’ont pas défendu l’entreprise, c’est le sens de notre combat. Veiller à ce que les emplois soient sauvés, que la Caisse demeure. Pour cela, le DG a le choix entre un départ honorable et un départ contraint. Soit la porte, soit la fenêtre. Car tous les travailleurs ont signé la pétition et sont prêts à arrêter le travail le temps qu’il faut pour qu’il quitte son poste « .
Les travailleurs,qui se disent convaincus que » le redressement de la CAECE passe nécessairement par le départ de l’actuel DG, mais aussi une grande réforme dans sa gouvernance » entameront, le 17 mars prochain, 72 heures de grève qui sera portée à 96 heures à partir du lundi 22 mars et voire illimitée jusqu’à la satisfaction de leur doléance.
YC
Source: l’Indépendant