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Le serment du premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga : Servir, rassembler et protéger pour transformer le Mali

L’ensemble de ces mesures et initiatives visent à transformer le Mali au cours du deuxième quinquennat du président Ibrahim Boubacar Kéita. Mais Transformer le Mali a pour préalable “Servir” le Mali. C’est le serment que le Premier ministre et l’ensemble du gouvernement font et le sens de leur action menée avec loyauté, engagement et méthode. Le serment du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga à la cérémonie des 100 jours du 2e mandat du président de la République.

Monsieur le président,

Le 8 janvier 2018, vous aviez confié au nouveau gouvernement une feuille de route qui se résume à trois missions essentielles : protéger les Maliens, rassembler les Maliens et servir les Maliens.

 

Elections

 

C’est dans cet esprit que le gouvernement a organisé les élections présidentielles dans les délais constitutionnels et sur ressources propres. Ces élections, jugées cruciales pour l’avenir de notre pays, ont été observées par 76 missions d’observation internationales parmi les lesquelles les Nations unies, l’Union africaine, la Cédéao, l’Union européenne, l’Organisation internationale de la Francophonie, etc. Aucune de ces missions d’observation n’a décelé de cas de fraude qui puisse entacher la sincérité du scrutin.

A cette occasion, nous avons déployé et ramené le matériel électoral dans les 23 000 bureaux de vote. Outre le défi logistique, la sécurité a été une dimension importante du succès de l’élection présidentielle.

 

Mise en œuvre de l’accord

 

Nous avons accordé une attention particulière à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation (APR). S’inscrit dans cette dynamique la création d’un dispositif cohérent et efficace de coordination de l’action gouvernementale à travers la création d’un département ministériel dédié à la mise en œuvre de l’APR, avec comme finalité la mise en œuvre d’ici fin 2019 de toutes ses dispositions substantielles dans les différents volets :

– Les réformes institutionnelles dont la révision constitutionnelle pour laquelle nous avons mené des consultations avec toutes les forces vives politiques, économiques et sociales afin d’en obtenir un minimum de consensus ;

– La réforme du secteur de la sécurité : c’est dans ce cadre qu’il faut situer la réalisation de :

– L’enregistrement des combattants des mouvements armés qui a donné un effectif de 32 908 éléments, et au titre des armes : 5943 PM; 3736 carabines; 990 mitrailleuses; 473 pistolets; 225 roquettes; 490 armes lourdes; 6 missiles 122,4mm; 39 IED; 3177 grenades, 201 obus, 85 790 munitions.

Cette opération a été suivie du DDR accéléré pour les éléments du Moc qui a permis le désarmements de 1500 combattants qui vont passer par une phase de mise à niveau pour ensuite être redéployés pour pouvoir bien assumer les missions du Moc ; à savoir : la sécurisation de la suite du processus dans un environnement difficile ;

– D’une réunion de haut niveau sur les questions de défense et de sécurité au cours de laquelle les points clefs des questions de défense et de sécurité restées en suspens depuis trois ans ont été traités pour avoir une réponse consensuelle permettant d’avancer : il s’agit des concepts d’armée reconstituée, d’unités spéciales et de police territoriale. Leur contour précis et contenu concret ont été fixés. Il s’agit aussi du retour des FAMa dont les modalités ont été arrêtées, dans le strict respect des dispositions de l’accord et des textes et principes régissant les forces de défense et de sécurité. Ainsi, les projets de décret sur les conditions d’attributions des grades et les conditions de retour des anciens FAMa sont aujourd’hui disponibles.

“Concernant les questions de développement, nous avons finalisé le cadre juridique et institutionnel du Fonds de développement économique durable afin d’avoir un outil de la mise en œuvre du volet économique de l’accord sans lequel ses dividendes pour les citoyens seront peu visibles. Il va permettre la réalisation des investissements structurants, financer l’économie locale et les services sociaux de base sous la maîtrise d’ouvrage des collectivités concernées gérées par des autorités intérimaires et collèges transitoires mis en place dans le cadre de l’accord en attendant les élections locales et régionales qui interviendront après les réformes institutionnelles prévues.

Les réformes politiques, notamment la révision de la Constitution, le désarmement, le retour des réfugiés, l’amélioration des services sociaux de base constituent lesprincipaux chantiers sur lesquels nous allons centrer nos efforts en 2019.

 

Transformer et servir le Mali

 

Monsieur le président,

Votre projet de société “Notre Grand Mali Avance” est notre boussole. La feuille de route que vous avez assignée au gouvernement le 14 septembre vise fondamentalement à transformer et à servir le Mali.

C’est dans ce cadre que dès 2019, le gouvernement entreprendra, sous votre autorité, trois projets d’envergure que sont le Programme d’infrastructures économiques et de transport, la programme de rénovation urbaine de la ville de Bamako et la construction de la Cité de la culture sur les berges du fleuve Niger.

Transformer

Sous ce registre, le gouvernement va :

– Promouvoir la compétitivité territoriale par l’accès aux différents bassins d’échange, de production et de consommation, par un afflux significatif d’investissements, optimiser les échanges avec nos voisins et intégrer différentes chaines de valeur de l’économie internationale, notamment avec les zones économiques spéciales ;

– Rénover et développer les réseaux de transport, accroître notre potentiel énergétique ;

– Moderniser et étendre les activités agricoles et agro-industrielles ;

– Promouvoir les savoirs, innovations, les Tic ainsi que l’entreprenariat jeune et féminin.

Au titre des infrastructures de transport, le gouvernement va réaliser 8520 km de routes qui feront le maillage du territoire à partir de Sikasso dont nous ferons un hub pour descendre vers les zones minières, le Sahel occidental, la zone Office du Niger qui se raccorde à la route Goma-Coura Tombouctou et Tombouctou-Bourem-Gao, puis la route Bourem-Kidal. La route de Koro-Bandiagara sera connectée à Douentza-Bambara Maoudé-Tombouctou pour désenclaver la nouvelle région de Taoudénit. Des ports secs seront construits à Kayo, Dio et Konna, des enclaves portuaires dans les pays voisins pour raccourcir les distances et garantir nos importations et exportations.

Six ponts seront construits dont le 4e pont de Bamako, le pont de Ségou, Tamani, Bafoulabé, Sirakoro et Tombouctou. D’un coût de 5350 milliards de F CFA, ces projets seront cristallisés dans une loi de programmation et exécutés en phasages d’ici à 2030 ;

“Le Programme présidentiel de rénovation urbaine de Bamako est un gigantesque projet d’aménagement urbain et de construction d’immeubles et d’infrastructures pour répondre au besoin de modernité de la capitale, et renforcer sa position de hub sous-régional et de destination de tourisme d’affaires. Il concerne six sites : l’actuel site du lycée Liberté, la zone des rails, les Bases A et B ainsi que les berges du fleuve entre le pont des Martyrs et le pont du roi Fadh.

Servir

Mission de protection de nos concitoyens

– Dimension régionale de la menace et caractère international des enjeux : G5-Sahel ;

– Mutualisation des efforts et renforcement des capacités nationales : acquisition de nouvelles capacités (air, fleuve, logistique) ; recrutement supplémentaire et maillage du territoire, régionalisation du recrutement, avec un quota pour les autres régions et création d’un corps de gardes-frontières ;

– Désarmement pour la réduction de la violence communautaire (Centre du pays) ;

 

Mesures budgétaires en 2019

 

– Suppression de la TEJ et de la TFP pour réduire les charges sur le salaire et de favoriser la création d’emploi et la formalisation de l’économie (impact budgétaire 8 milliards F CFA) ;

– Recrutement d’environ 8000 fonctionnaires (civils et militaires) pour 15 milliards FCFA ;

– Proposition d’amélioration de la grille de la fonction publique pour 5,8 milliards F CFA. Le taux moyen d’augmentation est de 9 % pour la catégorie A, 8 % pour la catégorie B2, 9 % pour la catégorie B1 et 21 % pour la catégorie C, soit une augmentation en moyenne en point d’indice de 65 pour la catégorie A, de 37 points pour la catégorie B2, de 36 points pour la catégorie B1 et de 58 point pour la catégorie C ;

– Financement des travaux à haute intensité de main d’œuvre pour l’entretien routier et le curage des caniveaux pour 32 milliards FCFA ;

– Amélioration de la nutrition à travers la distribution alimentaire d’environ 10 000 tonnes pour 3 milliards de F CFA ;

– Réalisation d’infrastructures d’adduction d’eau (forages équipés de pompes solaire)

– Renforcement et amélioration du plateau technique des structures sanitaires (Gabriel Touré, Point G, Polyclinique de Kati) pour environ 18 milliards de F CFA ;

– Maintien des efforts budgétaires en faveur de l’agriculture et de l’investissement : le ratio de 15 % des dépenses budgétaires allouées au secteur de l’agriculture maintenu et le niveau de l’investissement reste solide dans le budget 2019. En effet, malgré la baisse du financement extérieur des projets BSI, nous avons augmenté les investissements sur les ressources intérieures, passant de 280 milliards à 403 milliards environ ;

Dans le souci de booster le secteur privé et industriel le gouvernement a procédé à :

– L’adoption de mesures visant à améliorer la compétitivité des produits industriels manufacturés localement, à travers la fiscalité (sur au moins 12 produits industriels) ;

– Adoption de mesures d’orientation de la commande publique vers les petites et moyennes entreprises et la production nationale : préférence accordée aux entreprises nationales ou la production nationale (25 % de préférence nationale et 5 % de préférence artisanale) pour des marchés non soumis aux exigences communautaires (Uémoa) et le potentiel est de 65 milliards de F CFA sur la base des statistiques des marchés passés en 2017.

 

Poursuite du Programme d’urgence présidentiel d’urgences sociales

 

Le gouvernement mettra en œuvre un ensemble de mesures et d’actions au bénéfice des populations, particulièrement des plus vulnérables dans les domaines de :

– la santé, du désenclavement, de l’éducation, l’accès à l’eau, à l’électricité et à l’emploi ;

– La réduction significative du train de vie de vie de l’Etat : ensemble de mesures concourant à la rationalisation des dépenses publiques (voyages, parc auto, carburant, produits alimentaires…)

– La commande publique ;

– Renforcement des services régaliens de l’Etat : justice, administration territoriale, affaires étrangères ;

– Accroissement de l’offre éducatives : accessibilité et qualité de l’enseignement (formation continue, école coranique et de proximité, recherche et innovation scientifique) ;

– Conférence sociale en vue de refonder le dialogue avec les partenaires sociaux, de parvenir à un nouveau pacte social sur des bases justes, inclusives et durables

 

Réformes institutionnelles :

 

– Mise en place du comité d’experts, courant semaine prochaine ;

– Calendrier électoral ;

– Poursuite de la réorganisation territoriale dont la finalité est de renforcer l’efficacité de l’action, en prenant en compte le vécu des populations et des cohérences historiques et socio-culturelles, l’approfondissement de la démocratie par une reconnaissance institutionnelle des identités territoriales (pas des identités communautaires) dans une nation plurielle, un Etat démocratique et unitaire ;

– Partage prochain des résultats des concertations régionales et tenue de synthèses nationales avant décision définitives du gouvernement, conformément à ses prérogatives ;

 

Renforcement de l’autorité de l’Etat :

 

Le gouvernement sera d’une écoute attentive mais vigilante : promouvoir de nouveaux espaces de démocratiques, restaurer la confiance des citoyens en l’action publique, bannir l’impunité de nos mœurs administratives, bâtir un Etat solidaire, protecteur et exemplaire (c’est le sens du ministère en charge de la Transparence de la vie publique) ;

– Offrir les mêmes conditions d’épanouissement à tous les enfants du pays sans condition de naissance et de fortune.

Pour ce faire, il faut :

– Restituer l’action à la vision qui la sous-tend ;

– Fidélité à notre projet démocratique national et à la profonde aspiration au changement, au progrès et à la justice sociale qui ont sous-tendu durant des décennies d’actions politiques opiniâtres, persévérantes et courageuses ;

– Nous réapproprier notre histoire, notre culture pour nous approprier notre destin ;

Nous sommes les héritiers d’une grande histoire. Mais nous ne devons pas demeurer seulement héritiers des Grands hommes, mais les continuateurs de leur œuvre grandiose, des acteurs du monde contemporain. Nous devons avoir confiance en notre capacité collective à relever les défis complexes et inédits que l’Histoire impose.

Je vous remercie.

Source: Aujourd’hui-Mali

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