Le lancement officiel du Projet de Formalisation des Acteurs du Commerce de détail (PROFAC) s’est déroulé le jeudi 24 janvier 2019 au Parc des Expositions de Bamako sous la présidence du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, en présence des membres du gouvernement et d’un parterre de commerçants détaillants.
Financé à plus de cinq milliards de CFA et d’une durée de cinq ans, ce projet permettra aux commerçants détaillants de mieux évoluer dans leur secteur.
Selon le vice-président des Centres de Gestion Agréés des commerçants détaillants, Harber Maïga, le Projet de Formalisation des Acteurs du Commerce de détail (PROFAC) est sans nul doute l’illustration la plus concrète du partenariat entre les Centres de Gestion Agréés, l’Etat, l’Administration, les Collectivités décentralisées et les Partenaires Techniques et Financiers. « C’est un projet structurant, intégrateur, de haute portée économique, social et même politique qui s’inscrit en droite ligne des politiques et du Programme présidentiel d’urgence. Il demeure une réponse adaptée aux exigences de formalisation du secteur informel qui passe nécessairement par les Centres de Gestion Agréés, lesquels jouent un rôle central dans sa mise en œuvre et le financement des activités des adhérents », a-t-il ajouté.
Le secteur du commerce de détail et de l’informel occupe près de 80% de la population active du Mali. Il constitue un maillon indispensable du secteur privé, moteur de la croissance économique. Il brasse des milliards de nos francs par an et fait vivre huit personnes sur dix dans le district de Bamako, et demeure un palliatif au chômage et à la pauvreté.
Pour le ministre du commerce, Alhassane Ahmed Ag Moussa, le commerce informel de détail au Mali, comme dans la plupart des pays en voie de développement, constitue un maillon important de l’économie. « Selon une étude réalisée en 2014 par l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation (ONEF), relative aux caractéristiques et déterminants de l’emploi informel au Mali, les activités informelles dans le domaine du commerce occupent près d’un million de Maliens.
Les détaillants constituent des intermédiaires essentiels entre les importateurs, les grossistes, les industriels d’une part et les consommateurs, d’autre part. Ils représentent un maillon important du commerce intérieur dans notre pays ». C’est pourquoi, précise le ministre, en encadrant cette frange importante de la population active, le gouvernement pourra, à terme, élargir l’assiette fiscale.
A en croire Alhassane Ahmed Ag Moussa, elle pourrait devenir dans les années à venir un gros pourvoyeur de recettes fiscales intérieures, surtout dans un contexte d’intégration économique sous-régionale qui tend à faire baisser le niveau des recettes douanières. « C’est dans ce contexte que le gouvernement a initié en 2005 le Projet d’Appui aux Commerçants détaillants (PACD) qui a connu trois phases et a pris fin le 31 décembre 2015. A l’issue des recommandations de sa mission d’évaluation et de l’importance qu’accorde le Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD) 2016- 2018 à la promotion du commerce intérieur et extérieur, le ministère du Commerce a commis une étude qui a abouti à l’élaboration du document d’un nouveau projet dénommé ‘’Projet de Formalisation des Acteurs du Commerce de détail’’ (PROFAC) », a-t-il déclaré.
L’objectif général de ce projet est de contribuer à la promotion du commerce intérieur. Comme objectif spécifique, il permettra entre autres, la création de nouveaux centres agréés qui ont pour mission d’assister leurs adhérents en matière de gestion, de comptabilité, l’amélioration de la gouvernance des centres de gestion agréés mis en place, le développement des services non financiers pour permettre aux CGA de gérer des ressources pérennes, etc.
Drissa Togola
Source: lechallenger