Pour faire du Mali un pays exportateur de viande, le Programme de développement de la viande à l’exportation a été initié par le ministère du Commerce, de la Concurrence et de la Consommation. Le premier Comité de pilotage de ce programme a eu lieu le jeudi, 24 janvier dans la salle des conférences du département sous la présidence du ministre Alassane AG Ahmed Moussa, en présence de ses collègues du Développement industriel et de la Promotion des investissements, Moulaye Ahmed Boubacar, de l’Elevage et de la Pêche, Dr Kane Rokia Maguiraga. Il s’agissait pour le comité de pilotage d’exposer le programme en vue afin de permettre l’engagement du gouvernement et de ses partenaires.
En initiant ce programme à travers l’Agence de la promotion des exportations du Mali (APEX-Mali), le ministère du Commerce entend valoriser la filière viande et ses sous produits à travers l’exportation, professionnaliser les acteurs du secteur et créer des usines pour le besoin de la cause.
Selon le ministre Alassane AG Ahmed Moussa, ce programme a obtenu la confiance et l’adhésion du Programme des Nations Unis pour le développement dès les premières réflexions. Il en a été de même pour le ministère de l’Elevage et de la Pêche. A l’en croire, le Mali possède l’un des cheptels les plus importants de l’Afrique de l’Ouest.
En 2016, selon les sources de la Direction nationale des productions et industries animales, l’effectif du cheptel malien était estimé à 10 941 200 bovins, 15 900 500 ovins, 22 141 650 caprins, 549 270 équins, 999 200 asins, 1 028 700 camelins et 83 200 porcins. Ces chiffres placent le Mali au premier rang dans l’espace UEMOA et 2e dans l’espace CEDEAO après le Nigeria.
Malgré cette importance relative du sous-secteur de l’élevage, son développement est handicapé par plusieurs facteurs dont, entre autres, l’absence d’espaces pastoraux et de couloir de transhumance, l’insuffisance de points d’eau et de couverture sanitaire du cheptel, le non respect des normes internationales en vigueur dans les abattoirs et les aires d’abattage, l’insuffisance de moyens pour faire face aux effets négatifs des changements climatiques qui affectent les ressources naturelles, la faiblesse de l’investissement public et privé pour le développement et la promotion du sous-secteur de l’élevage, l’inadéquation de la chaîne de conditionnement, y compris la logistique par rapport aux normes et la non disponibilité de l’aliment- bétail. Une conséquence directe de cette situation est que le Mali n’exporte que du bétail sur pied, entraînant un déstockage de son cheptel au bénéfice des pays voisins, disposant de points d’abreuvement et de pâturage aménagés.
Toutes choses faisant subir des pertes en termes de valeur ajoutée, de création d’emplois et d’autres richesses. Face à cette situation, le ministère du Commerce et de la Concurrence a initié une étude d’opportunités pour la valorisation du bétail malien. C’est ainsi qu’il a engagé ses services techniques en relation avec ceux du département de l’Elevage et de la Pêche pour réfléchir sur la question. Au cours de cette première rencontre, il s’agissait de lancer les bases de cette révolution pour permettre à élevage d’être rentable et performante tout en confortant la balance commerciale du Mali.
Par ailleurs, cette rencontre a permis d’organiser la réunion des bailleurs de fonds pour permettre le financement des différentes activités contenues dans les fiches de projet du PODEVIM. Pour le ministre de l’Elevage et de la Pêche, cette vision du ministère du Commerce cadre parfaitement avec les missions assignées à son département. Pour ce faire, dira-t-elle, son département fera tout son possible pour sa réussite. Même son de cloche pour le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, Moulaye Ahmed. Car dit-il, il s’agit de faire des investissements et créer des usines pour le besoin de la cause.
Au cours de cette rencontre, une projection des prévisions de ce programme a permis aux ministres et à tous les participants d’avoir une idée plus nette sur cet ambitieux projet. Mais des suggestions ont été faites pour donner plus de force au projet.
Drissa Togola
Source: lechallenger