Voilà quelques semaines déjà que construire est un casse-tête pour les promoteurs immobiliers et les particuliers. Et pour cause, le matériau le plus sollicité dans la réalisation d’édifices a tendance à se faire plus rare que le métal jaune. Et quand le ciment arrive par à-coups sa rareté sur le marché en fixe les prix de façon à le rendre intouchable. De moins de 90 000 francs CFA, le prix a ainsi pris l’ascenseur pour atteindre plus de 100 000 la tonne. Même des villes plus proches du Sénégal comme Kayes ne sont pas épargnées par les effets de la disette.
Celle-ci était imputée en un premier temps à une intensification des travaux de construction occasionnée par la réhabilitation des bâtiments de l’Etat cédés à des particuliers – mais il se trouve que c’est plutôt les implications de mesures coercitives déclenchées par les autorités sénégalaises en faveur du respect des normes sous-régionales de pesage. Les dépassements préjudiciables à l’état des routes ne sont plus autorisés par ce pays voisin et cela se manifeste, à en croire nos sources, par des retards qui affectent à la fois la fluidité et les quantités du produit déversé sur le Mali. Mais pour sûr, si cette rigueur perdure, les marges de manœuvre des importateurs maliens leur permettront difficilement de ramener les prix à leur niveau initial supportable pour les consommateurs. La crise a donc de beaux jours devant elle, pourvu que les routes, tout aussi onéreuses pour le budget national, s’en tirent à meilleur compte.
Source: Journal le Témoin- Mali