Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, face à la Majorité présidentielle jeudi dernier à Sikasso dans la salle de conférence du gouvernorat n’a pas manqué d’affirmer qu’il est bien au pouvoir et qu’il en tient les rênes. Des vérités, il en a adressé à sa propre famille politique dont quatorze des seize partis politiques de la Majorité étaient présents a la tournée de Sikasso. Une majorité qu’il accuse tantôt d’être moribond dans l’occupation de l’espace publique tantôt de laisser les intérêts opportunistes prendre le dessus sur l’intérêt général.. Par rapport à la crise du septentrion malien, il a admis que l’Accord n’était pas parfait mais qu’il offrait au moins un cadre valable et propice pour la paix.
En ouverture de la Conférence,
le président IBK a regretté l’absence de l’Opposition aux côtés de la Majorité présidentielle dans la même salle. Selon lui, certes, il a sa propre famille politique mais un président de la République est « avant tout un rassembleur » et le président de tous les maliens.
Par rapport au processus de paix en cours, IBK a vite fait de sou- ligner que la crise du septentrion malien est bien plus complexe que les gens ne le croient. « De grands enjeux sont à prendre en considération. La crise malienne n’est pas une crise anodine » a-t-il lâché. Tout en reconnaissant que l’Accord est loin d’être parfait, il estime qu’il peut servir de point d’appui à une paix véritable et durable dans notre pays. Selon lui, les lignes rouges qu’il a tracé à savoir : l’intégrité du territoire nationale, l’Unité nationale,
la forme laïque et républicaine de l’Etat ont été préservées. Mais pour que l’Accord de paix puisse valable- ment servir, il faut, a-t-il insisté que les gens « s’en imprègnent » d’abord et avant tout. « Pour l’amour de Dieu et de son prophète, comprenez-moi !» A la Majorité présidentielle, le président IBK reproche deux faits majeurs : la timidité dans le débat politique et la sordidité des intérêts de certains membres de la mouvance présidentielle. Par rapport au premier constat, le président IBK a lâché : » je ne vous sens pas dans le débat ». Il reproche à sa base politique de trop céder le terrain à l’Opposition : « ceux qui sont dans la minorité sont plus tonitruants que vous … quel complexe avez-vous à avoir ?! ». Il leur conseilla vivement de « resserrer les rangs » et il ajouta : « faites-vous confiance Bon Dieu,… pour l’amour de Dieu et de son prophète, comprenez-moi »!
Par ailleurs, il a tenu à dire qu’il n’est pas « naïf » et qu’il est bien au courant que certains de sa mouvance manque cruellement de conviction politique. A ce propos, il a assuré qu’il travaillera avec « ceux-là qui ont le Mali dans le cœur et dans l’âme ».
« IBK est là. Le temps de Dieu n’est pas le temps de l’Homme » Le président a déploré le fait que certains organisent tous les jours ses « propres funérailles fictives ». Tout en assurant qu’il est là et bien portant, il s’est insurgé contre l’instrumentalisation que font certains de la chose politique : « IBK n’est pas une île, on sait qui est qui dans ce pays ! ». Il a également déclaré que pris par l’emploi de temps infernal d’un Chef de l’Etat, qu’il n’est nullement dans le débat.
Face à la Majorité présidentielle et à la presse, le message passé par le président de la République est on ne peut plus claire. Il est le seul maître à bord du bateau Mali et il a bel et bien un programme défini et détaillé. Le premier cap fixé par son Administration est atteint à savoir la signature d’un Accord de paix malgré les multiples embûches qui existaient et qui existent toujours. Maintenant que le processus poursuit son cours, la seconde phase de son quinquennat vient d’être entamée : développer le pays dans un contexte de paix et de stabilité grandissant.
Envoyé spécial à Sikasso
Ahmed M. Thiam
SOURCE : Inf@sept