Au Mali, la junte au pouvoir a dissous mardi les « partis politiques et les organisations à caractère politique », selon un décret présidentiel lu à la télévision publique. Cette décision était redoutée depuis plusieurs semaines par l’opposition.
La dissolution des partis survient après l’organisation d’une manifestation ayant réuni plusieurs centaines de personnes le 3 mai à Bamako pour dénoncer cette éventualité. Un rare acte de défiance vis-à-vis des militaires au pouvoir.
La charte des partis, qui fixait notamment leur cadre moral et juridique et encadrait leurs fonctionnement, formation, création et financement, est donc abrogée.
Le projet de loi d’abrogation de cette charte a été adopté lundi par l’organe législatif créé par la junte, le Conseil national de transition (CNT).
« Les partis politiques et les organisations à caractère politique sont dissous sur toute l’étendue du territoire national », indique le décret lu mardi sur l’ORTM par le ministre chargé des réformes politiques, Mamani Nassiré. Avant leur dissolution, il existait environ 300 partis politiques recensés au Mali.
Le chef de la junte malienne, Assimi Goïta, « a assigné une mission précise, poursuivre les réformes (…) afin de donner satisfaction au peuple malien sur la base d’un certain nombre de recommandations formulées lors des assises nationales de la refondation » de décembre 2021, a déclaré M. Nassiré.
Fin avril, une concertation nationale organisée par la junte, dans la suite des assises nationales de 2021, avait préconisé la dissolution des partis et le durcissement de leur création.
Cette rencontre – marquée par la présence des soutiens du régime mais boycottée par la plupart des formations politiques – avait également proposé la proclamation sans élection cette année du général Assimi Goïta comme président pour un mandat de cinq ans renouvelable.
Source: BBC