Le président du Niger, Mohamed Bazoum, a exprimé vendredi soir sa « reconnaissance » envers la France dont il a salué « les sacrifices » dans les pays du Sahel, au moment où les critiques contre la présence militaire française dans cette région se multiplient.
« De tous les pays qui sont engagés à nos côtés dans la lutte contre le terrorisme, aujourd’hui la France est le pays qui consent le plus de sacrifices », a affirmé M. Bazoum dans un entretien à la radio-télévision nigérienne. Selon lui, les détracteurs de son régime et de la France n’ont « aucune idée du nombre de terroristes arrêtés dans la zone de Torodi (proche du Burkina) avant qu’ils ne passent à l’acte » et ce, « grâce à la coopération avec les services de renseignements français ». « Nous sommes reconnaissants à la France de ce qu’elle fait pour sécuriser le Sahel » et « le jour où les Français plieront bagages à Gao (nord du Mali), ce sera le chaos, les gens de Gao le savent de toute façon », a-t-il affirmé, estimant que « partout où dans le Sahel on peut affaiblir les terroristes, c’est un gain pour nous ». Ce soutien affirmé à la France survient au moment où les critiques à l’égard de la présence militaire française se multiplient au Niger, au Mali et au Burkina Faso. Un convoi militaire français parti de Côte d’Ivoire et se rendant à Gao en transitant par le Burkina Faso et le Niger, a été bloqué au Burkina pendant plus d’une semaine à la suite de manifestations anti-françaises. Après des négociations avec les organisateurs de ces manifestations, il a pu reprendre sa route pour le Niger où il est arrivé vendredi. Le président Bazoum a également salué la formation et l’équipement de 12 bataillons de forces spéciales au sein de l’armée nigérienne par les Etats-Unis, la Belgique, l’Allemagne, le Canada et la France. ces Forces spéciales permettront d’établir « un bon rapport de force vis-à-vis de notre ennemi », a-t-il estimé. Outre les attaques de Boko Haram et de l’Etat islamique en Afrique de l’ouest (Iswap) dans sa partie sud-est, le Niger doit également faire face à celles de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et l’Etat islamique au Sahel, dans sa partie ouest.
Source: AFP