S’adressant au Premier ministre et aux membres du gouvernement, le président de la transition, Bah N’Daw, estime que chaque centime du peuple malien doive être judicieusement utilisé et qu’il veille personnellement à ce qu’il le soit. Pour ce faire, le train de vie de l’Etat sera réajusté dans les mois à venir.
Dans sa lettre d’orientation adressée au Premier ministre Moctar Ouane et au gouvernement, le président de la transition, Bah N’Daw, a insisté sur la nécessité de lutter contre la corruption durant les 18 mois de la transition.
Pour le président de la transition, il incombe aux autorités de transition de promouvoir une saine gouvernance de nos ressources financières. Selon lui, «le Mali doit enfin jeter les bases d’une refondation nationale devenue nécessaire sur bien des plans afin de mieux asseoir le vivre ensemble, mettre sa jeunesse au travail, revaloriser son école et sa santé».
«Chaque centime de ce peuple doit être judicieusement utilisé et je veillerai à ce qu’il le soit. Utiliser rigoureusement les deniers publics, c’est aussi réajuster le train de vie de l’Etat. La lutte contre le fléau de la corruption sera sans concession aucune», renchérit le président N’Daw.
Selon lui, «elle doit se faire d’abord par notre propre irréprochabilité en tant que dirigeants. Mais elle doit se faire également à travers les réformes systémiques. Il est de ce fait nécessaire que le gouvernement puisse avancer sur certains chantiers évoqués dans les journées de concertation nationale plus récemment et au cours de forums antérieurs».
Le président de la transition a aussi déclaré que l’imprescriptibilité du crime d’atteinte aux deniers publics est un de ses chantiers, de même que la lutte acharnée contre l’impunité et la suppression du privilège de l’immunité lorsque les deniers publics sont en cause. «C’est à ce prix que la morale publique sera restaurée et que l’avenir de la nation majeure que nous sommes sera sauvé» a-t-il précisé.
Bah N’Daw a prévenu ses ministres : «La transition sera trop courte pour voir aboutir les réformes que cette refondation implique. Mais l’Etat est une continuité et une grande part du travail est faite, comme les travaux du Dialogue National Inclusif le démontrent».
Notons que les autorités de la transition doivent, en 18 mois, relever plusieurs défis, à savoir l’organisation des élections générales (référendaire, présidentielle et législatives).
Y. Doumbia
Le Débat