Notre pays, le Mali, est un grand corps très malade où tout est urgent. C’est malheureusement le constant partagé par bon nombre d’observateurs de la scène politique malienne et qui interpelle tous les leaders politiques. C’est ainsi qu’au cours d’un entretien, le président de la Convention des réformateurs pour l’alternance et la justice (Craj-Faso Nyèta), Mahamane Mariko, a peint un tableau inquiétant de la situation politico-sécuritaire de notre pays.
De prime abord, il a laissé entendre que le Mali est aujourd’hui, indéniablement, mis sous la tutelle des forces de la Communauté internationale (Onu, France, etc.). Et de poursuivre que malgré cette situation, le pays est en proie à une violence et à des massacres humains sans précédent depuis les indépendances à travers des attaques meurtrières contre les militaires de la République et les populations civiles innocentes causant des traumatismes chez celles-ci. Selon lui, le hic est que ces atrocités se font en l’absence notoire d’un État incapable et dépassé.
A le croire, face à cette situation, il urge d’avoir une jeunesse consciente, responsable, engagée et déterminée à jouer toute sa partition pour sauver la patrie en danger. Malheureusement, cette même jeunesse est très souvent en manque de repères et fortement perturbée par une opposition politique qui manque de courage et qui veut abuser de sa précarité et de son innocence. En plus de ce grand désarroi national, il dira qu’à cela s’ajoutent les manœuvres politiciennes du pouvoir qui divise la jeunesse ou même la pervertit pour combler son laxisme et les conséquences de sa mauvaise gouvernance. Cette fragilité l’expose également à des prédateurs religieux qui prêchent tout sauf la bonne exemplarité. “Il faut aussi et surtout ajouter les démarches de certaines chancelleries qui visent à entretenir une partie du leadership de la jeunesse malienne pour camoufler les velléités subversives de partition et d’exploitations économiques de notre pays par leur État. Mais comme disait le Président feu Modibo Kéïta, le Mali ne sera que ce que sa jeunesse en fera. Autrement dit, le Mali ne peut recouvrer son intégrité territoriale et sécuriser les populations afin de faire face aux vrais défis du développement, pour un meilleur avenir, que par sa jeunesse consciente et responsable “, a-t-il martelé.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali