Le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim a annoncé lundi 7 janvier sa démission, une surprise qui donnera à l’administration Trump, hostile au multilatéralisme, l’occasion de désigner la nouvelle direction de l’institution-phare du développement économique.
Dans un communiqué, M. Kim, qui a présidé la Banque mondiale pendant six ans, précise seulement qu’il va rejoindre « une société » d’investissement et se focaliser « sur les investissements dans les infrastructures dans les pays en développement ». L’intérim sera assurée par Kristalina Georgieva, jusqu’alors directrice générale de la Banque mondiale..
« Cela a été un grand honneur de servir en tant que président d’une institution remarquable, forte d’un personnel passionné dédié à leur mission qui est d’éliminer l’extrême pauvreté de notre vivant », a-t-il dit dans le communiqué.
« Le travail de la Banque mondiale est plus important que jamais alors que les aspirations des pauvres progressent dans le monde et que les problèmes comme celui du changement climatique, des épidémies, des famines et des réfugiés continuent de croître en ampleur et en complexité. »
Un Américain est habituellement nommé à la tête de la Banque mondiale, tandis que la direction du FMI est confiée généralement à un Européen. Ce partage des rôles, fortement contesté par les pays émergents, ouvre la voie à une nomination d’un nouveau dirigeant par l’administration Trump, qui est très critique vis-à-vis des prêts de la Banque mondiale envers certains pays comme la Chine.
Sous la direction de Kim, la banque s’est fixée pour objectif d’éliminer la pauvreté extrême d’ici 2030 et d’augmenter son financement. L’année dernière, le groupe a également obtenu l’approbation d’une forte augmentation de capital de 13 milliards de dollars après avoir donné suite aux demandes de l’administration Trump visant à réduire les prêts à des pays à revenu élevé comme la Chine.
Âgé de 59 ans, Jim Yong Kim avait été promu par le président démocrate Barack Obama à la tête de la Banque mondiale en 2012, puis reconduit en 2016, et son mandat devait durer jusqu’en 2021.
Afrikmag