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Le premier ministre à propos de la fin de l’accord dit d’Alger et du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO : «Notre pays est engagé dans une transition de rupture radicale pour refonder sa souveraineté et restituer à notre peuple sa dignité ».

Deux sujets formaient l’essentiel du discours du Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, qui a rencontré ce lundi 26 février 2024 au Centre international de conférences de Bamako (CICB), les forces vives de la Nation. Le premier portait sur la fin de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger signé en 2015 entre le gouvernement malien et les mouvements armés. Après un long et lourd investissement politique et financier, une attente de près de neuf ans, le gouvernement, sous la conduite du Président de la Transition, Assimi Goïta, a constaté, le 25 janvier 2024,


l’inapplicabilité absolue de l’accord et déclaré sa caducité. Choguel Kokalla Maïga a qualifié cette décision de «responsable, mûrement réfléchie et hautement patriotique», découlant de plusieurs constats dont la mauvaise foi manifeste de certains mouvements signataires regroupés, pour l’essentiel, au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et qui ont posé des actes de défiance, de sabotage, de provocation, de belligérance, notamment lors du processus de retrait de la MINUSMA de ses emprises dans le Nord, et ce, pour en empêcher le transfert aux Forces armées et de sécurité.

Des emprises finalement récupérées grâce au courage, à la bravoure, au professionnalisme et au dévouement de nos militaires  qui ont surtout libéré Kidal le 14 novembre 2023 avec «une science avérée de l’art de la guerre, digne d’être enseignée dans les académies militaires». La décision est aussi la conséquence logique du manque de résultat de la médiation internationale conduite par l’Algérie qui a posé une série d’actes hostiles et inamicaux contre le Mali. Actes parmi lesquels l’accueil, sans concertation ou notification préalable et au plus haut sommet de l’Etat algérien, de citoyens maliens subversifs ou poursuivis par la justice malienne pour terrorisme ; l’existence, en Algérie, de bureaux de représentation de certains groupes signataires de l’accord ; la volonté des autorités algériennes de maintenir le régime de sanctions de l’ONU.

Mais, avec son sens aigu de l’histoire, le Premier ministre a rappelé les relations séculaires et fraternelles entre les peuples malien et algérien, revigorées par le soutien des Maliens à leurs frères algériens pendant leur héroïque guerre d’indépendance. Le deuxième sujet dont a parlé le Chef du gouvernement, portait sur le retrait simultané du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO, pour former l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Ces pays «en première ligne de la lutte contre le terrorisme depuis une décennie», pendant laquelle la CEDEAO qui «a brillé par son manque d’empathie, de solidarité et de vision stratégique» a, contre le droit et le bon sens,  édicté des sanctions drastiques et illégitimes aux trois Etats.

Des sanctions constituant une véritable auto-flagellation face au terrorisme imposé par des puissances extérieures à l’Afrique.  «Notre pays est à la croisée des chemins. Il est engagé dans une transition politique qui se veut une transition de rupture radicale afin de refonder l’Etat, de renforcer son indépendance, sa souveraineté, son intégrité territoriale et de restituer à notre peuple son honneur et sa dignité», a déclaré le Premier ministre.

Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement, le ministre chargé de la Refondation de l’Etat et plusieurs membres du gouvernement, des représentants des institutions, des partis politiques, des organisations de la société civile, du monde de la culture, de l’éducation, de l’enseignement supérieur, des légitimités traditionnelles, des syndicats et de la haute administration, étaient à l’écoute du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga. 

Source: Primature
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