A chaque année suffit sa peine !
L’énergie du Mali (EDM-SA), seule société d’électricité du Mali, n’évolue plus. C’est le constat, après enquête, que la population de Mopti semble faire d’année en année. Ainsi, du début du mois de mars (période chaude) jusqu’en Novembre ou Décembre, où il commence à faire froid, les perturbations ne cessent de déranger le cours normal des activités dans cette localité. Et pour cause : selon un responsable de la boîte, à Mopti, les problèmes d’interruptions d’électricité ou de délestage pendant cette période sont dus au fait que la consommation est trop grande quand il fait chaud. Pour être à l’aise, certains clients utilisent fréquemment les climatiseurs, les réfrigérateurs, les ventilateurs et autres appareils qui consomment énormément l’électricité. C’est ce qui provoque le surpoids chez les groupes électrogènes de l’EDM. Souvent, selon toujours la même source, les moteurs des groupes de l’EDM, à Sévaré peuvent alors s’échauffer jusqu’à 90, voire 95°. A cette température, il arrive que certaines pièces du moteur se brisent d’elles mêmes et c’est ce qui provoque généralement les pannes et les délestages d’électricité.
Ainsi, à Sévaré comme à Mopti, tout le monde se plaint de ce délestage : les personnels de radio, les commerçants, les fonctionnaires, les gérants de cyber, etc. Dans les familles, c’est la souffrance totale. Pourquoi l’EDM n’arrive pas à décoller en restant toujours comme au stade de son démarrage? Pourquoi chaque année, ce sont les mêmes problèmes qui se posent à ce niveau ? Est-ce la faiblesse de la société à générer des ressources propres pour permettre des investissements nécessaires ou celle de l’Etat qui ne la subventionnerait plus ?
Quelque soit la cause, il est évident que le Mali devait, depuis longtemps, dépasser ce stade de délestage lequel tous les ans nous subissons. Car, la production et la consommation d’énergie sont des conditions sine qua non du développement d’un pays : un indicateur de taille. Pourtant, il se trouve que Mopti est une région entourée d’eau pendant une bonne partie de l’année. Pourquoi ne pas procéder à la création de petits barrages hydroélectriques ? Sinon, tout de même, il est évident que la région est constamment balayée par le soleil presque tous les 12 mois de l’année. Pourquoi ne donc pas procéder également à la création de champs solaire pour parer à ce déficit criard d’électricité dans cette partie du Mali ? Compte tenue de tout ce potentiel, n’est-il pas paradoxal et incompréhensible que la région reste avec seulement une centrale thermique ? Pourquoi ne pas envisager des investissements pour la promotion de l’électricité dans la Venise? Que font ou attendent les responsables locaux dans ce sens ? Tout compte fait, il est temps, voire même urgent que l’Etat s’assume dans le domaine de la production d’énergie. Nos plus hautes autorités sont donc vivement interpellées !
Alfousseini Togo
Source: Le Canard de la Venise