Si en 2013, un mensonge d’Etat a fait revenir la France dans le giron malien, sur le plan militaire, aujourd’hui, tous les Maliens donnent raison à Modibo Kéïta et à Moussa Traoré. La majorité des Maliens étaient heureux de voir les villes occupées par des djihadistes du Mujao et d’Aqmi, depuis près d’un an, libres. Mais, sans surprise, à la porte de Kidal, l’armée malienne a été écartée, au profit du MNLA qui doit demeurer dans cette ville stratégique. Alors, les interrogations ont commencé et la seule question qui brulait les lèvres était : Pourquoi l’armée malienne n’est pas entrée dans Kidal avec les Forces Françaises ? Le Premier ministre de l’époque Diango Cissoko s’est même exprimé sur la question et a fait savoir qu’il ne comprenait pas cette situation. Qui était donc au courant de ce complot ? Le Président Dioncounda Traoré était-il au parfum de la situation ? Est-il vrai même que le Président Traoré a appelé François Hollande pour lui demander de venir sauver le Mali ?
Ainsi, cela ne fait aucun doute que c’est la suite logique d’un plan mis en place par Nicolas Sarkozy pour faire retourner la France au Mali. Ce retour sera matérialisé par une franche collaboration avec les rebelles du MNLA et plus tard, en 2014, par la signature de l’accord de coopération militaire entre l’Etat malien et la France. Et aujourd’hui, les soldats Français font tout sauf la sécurisation du Nord du Mali. Nos ressources sont pillées, en longueur de journées, selon des sources concordantes. C’est dans ces conditions que des voix les plus légitimes se sont levés pour demander à la France des justifications concernant sa présence au Mali. On le sait, « La France n’a pas d’ami ; elle n’a que des intérêts ». Donc, si le peuple ne se ressaisit pas en prenant ce problème au sérieux et en posant des actes concrets contre la politique expansionniste de l’ancienne Métropole, l’indépendance du Mali sera encore une équation à résoudre. Qui peut dire que François Hollande est un ami du Mali, malgré ses voyages en destination de notre pays ? Qui peut penser que Macron va mieux respecter le Mali ?
Que les leaders des plates-formes qui ont mené une lutte farouche pour éviter la révision de la constitution du 25 Février 1992 se mettent encore à l’évidence ; le combat n’est pas terminé. Il reste celui de la vraie indépendance. Aujourd’hui, tout le monde est fier de Paul Kagamé du Rwanda, parce qu’il a dit non à la France. Pendant ce temps, nos dirigeants n’ont de Dieu que pour la France. Si à Konna, en Février 2013, les soldats français ont été salués, parce que le complot était encore un secret pour la majorité des Maliens, aujourd’hui, les mêmes soldats Français cherchent des djihadistes dans les sous-sols, vers Kidal. Ils ont tous les appareils pour extraire tout ce qu’ils veulent. On a aussi vu un regain de tension au Nord quand les Maliens ont haussé le ton pour dire non au projet de révision constitutionnelle. Cela n’a-t-il pas été provoqué par la France ? Pour raison d’Etat, les soldats Français sont capables du pire, même des assassinats de leurs propres citoyens, et après, la faute incombe aux rebelles ou aux djihadistes.
Si le peuple ne se met pas à l’évidence, la grandeur de la nation malienne n’est plus qu’une question de temps.
Alfousseini Togo
