Dans sa déclaration de politique générale (DPG) devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre burkinabè a exposé un plan d’actions gouvernementales couvrant de nombreux secteurs essentiels pour l’avenir du pays, avec des mesures concrètes en matière d’économie, d’énergie, d’infrastructures, de numérique, de logement, d’éducation, de sport, d’environnement et de cohésion sociale.
Dans la seconde partie de sa déclaration de politique générale dévoilée ce vendredi devant l’Assemblée législative de Transition (ALT), Jean Emmanuel Ouédraogo a présenté un programme vaste et structuré visant à impulser le développement du Burkina Faso dans des domaines clés.
Le gouvernement entend favoriser le « Made in Burkina » et protéger le marché national. Dans le secteur minier, essentiel à l’économie, l’État a acquis en 2024, les mines de Wayan et de Boungou. Une cartographie des sites miniers artisanaux sera réalisée et la lutte contre la fraude sera intensifiée.
Pour répondre au déficit énergétique, le gouvernement prévoit la construction de centrales thermiques, électriques et solaires, ainsi que le lancement d’un programme électro-nucléaire.
En matière d’infrastructures, 1 000 km de pistes rurales seront aménagées d’ici 2025, et la réhabilitation de la ligne ferroviaire Kaya-Ouaga-Niangoloko est programmée.
Le gouvernement mettra en place une extension des réseaux large bande dans 1 000 localités et rétablira les services dans les zones touchées par l’insécurité. L’interconnexion de 130 nouvelles structures publiques est également prévue.
Un programme ambitieux de construction de 50 000 logements d’ici 2029 sera lancé dans 61 localités. Parmi les projets majeurs, un complexe intégré de transition et une cité de la Renaissance de 300 logements à Bassinko.
Face à une population qui a triplé en 40 ans, le gouvernement mise sur la formation de « créateurs de richesses ».
Dans le domaine de la santé, les Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) des chefs-lieux seront transformés en centres médicaux.
L’enseignement sera réorganisé avec une carte universitaire adaptée aux potentialités économiques régionales.
Un stade moderne de 15 000 places sera construit à Bobo-Dioulasso, et les Jeux de l’Alliance des États du Sahel seront organisés.
Le fonds Faso-Kunawili, qui prévoit 25 milliards de francs CFA de financements annuels, sera dédié à l’emploi des jeunes.
Le gouvernement poursuivra l’Opération 4A (appuiement des forêts, accès à l’eau et assainissement) et lancera « La bataille de l’eau » pour répondre aux besoins de la population.
Le Premier ministre a réaffirmé la volonté de diversifier les partenariats internationaux « dans le respect mutuel » et a souligné l’engagement du Burkina Faso au sein de l’Alliance des États du Sahel. Sur le plan national, un Conseil national des communautés sera créé pour renforcer la cohésion sociale.
Le gouvernement envisage d’importantes réformes juridiques, dont la révision du code des personnes et de la famille, du code de procédure pénale, ainsi que l’adoption d’une loi sur la chefferie traditionnelle. Un redécoupage territorial est également prévu pour améliorer la viabilité économique des régions.
Jean Emmanuel Ouédraogo a conclu son discours en appelant au « sursaut patriotique » des Burkinabè pour mettre en œuvre ces projets ambitieux, soulignant que le pays n’a « pas un problème de ressources, mais plutôt un problème d’utilisation de ces ressources et de répartition des fruits de la croissance ».
DS/ac/Sf/APA