L’ambassadeur malien a été convoqué jeudi 27 février au ministère français des Affaires étrangères parce qu’il a osé émettre quelques critiques quant à des comportements émanant de certains militaires français au Mali. Il a tenu ces propos lors d’une audition des cinq ambassadeurs du G5 Sahel à la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat. Il a été vertement rappelé à l’ordre par des sénateurs visiblement peu habitués à des critiques, mêmes limitées, de responsables africains à l’encontre d’agissements de l’ancienne puissance coloniale. Face à l’irritation publique de Paris, le Mali, dont les institutions sont d’une extrême faiblesse, s’est senti obligé de rappeler son ambassadeur. Ce triste épisode illustre, si besoin était, qu’une grande part des responsables français n’ont pas intégré le fait que les dirigeants africains sont des représentants de pays souverains et non pas des émissaires émanant de protectorats.
Ces agissements portent préjudice à notre pays, fragilisent et déstabilisent les pays africains concernés. Les organisations qui sèment la terreur dans la région ne manqueront pas de se nourrir de cette humiliation et du mépris infligés à un diplomate africain. De telles postures aggravent la crise et légitiment toute une série de propos mobilisateurs hostiles à la France.
Dans un contexte de gravité, marqué par l’impossibilité de repousser les groupes armés, le respect, l’écoute, le multilatéralisme, l’exigence de développement économique et social sont les seules voies possibles pour endiguer la violence.
Le PCF s’élève vigoureusement contre cette conception archaïque et en appelle à un dialogue respectueux en vue de construire des relations mutuellement avantageuses, les seules à même de résoudre les conflits et de construire la Paix.
Parti communiste français,
Paris, le 28 février 2020