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Le Niger, le Mali et le Burkina Faso envisagent une « alliance politique et monétaire » (Abdourahamane Tiani)

(Agence Ecofin) – Après la signature d’une charte prévoyant l’établissement d’une « architecture de défense collective et d’assistance mutuelle », le Niger, le Mali et le Burkina Faso planchent désormais sur l’établissement d’une union monétaire et la création d’une confédération.

Le Niger, le Mali et le Burkina Faso prévoient de créer une alliance politique et monétaire, a annoncé le général Abdourahamane Tiani (photo), chef du régime militaire qui dirige le Niger depuis fin juillet dernier, le dimanche 10 décembre 2023.

« En plus du domaine sécuritaire, notre alliance doit évoluer dans le domaine politique et dans le domaine monétaire », a-t-il déclaré dans un entretien diffusé par la chaîne de télévision nigérienne RTN.

Le général Abdourahamane Tiani n’a pas fourni plus de détails sur ce projet. Il a cependant indiqué que le renforcement de l’intégration politique et économique entre les trois pays est l’une des raisons de ses récentes visites au Mali et au Burkina Faso.

Les trois pays dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’Etat avaient annoncé le 16 septembre dernier, la création d’une nouvelle organisation sous-régionale baptisée l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Ils ont également signé une charte qui prévoit l’établissement d’une « architecture de défense collective et d’assistance mutuelle », en cas de rébellion ou d’agression extérieure.

La charte du « Liptako-Gourma », référence à la zone dite des « trois frontières » où se concentre la menace djihadiste dans la région du Sahel représente une réponse directe à la menace d’une intervention militaire brandie par la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Niger, après le putsch du 26 juillet. L’organisation régionale qui a pris de lourdes sanctions économiques contre le Niger depuis le 30 juillet avait menacé d’utiliser la force si le régime militaire ne procède pas au rétablissement du président Bazoum dans ses fonctions. Désormais, elle se dit prête à discuter d’une transition avec les nouvelles autorités, à en croire sa déclaration finale à l’issue du 64e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la région.

L’AES a tenu son tout premier sommet ministériel le 25 novembre dans la capitale malienne. Ce sommet s’est soldé par l’adoption de 18 recommandations visant à jeter les bases d’une véritable intégration au sein de la nouvelle alliance, dont l’amélioration de la libre circulation des biens et des personnes, la mise en place d’un dispositif de sécurité alimentaire et l’élaboration d’une stratégie commune d’industrialisation.

Une déclaration commune publiée à l’issue du sommet a également recommandé la mise en place d’un comité d’experts chargé d’étudier la question d’une union économique et monétaire ainsi que la création d’un fonds de stabilisation et d’une banque d’investissement communs.  Les ministres des Affaires étrangères des trois Etats sahéliens ont par ailleurs proposé la création d’une confédération.

Agence Ecofin

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