Bientôt sera mis sur les fonds baptismaux une plateforme politique au Mali dénommée: Mouvement Anw Bè Faso Do. Il aura comme revendication spécifique, d’assurer sa part de responsabilité dans la recherche de solution à la crise, dans le processus de réconciliation nationale et la reconstruction du pays. L’information a été donnée lors d’une conférence de presse, le samedi 3 février 2018, par son initiateur, Cheick Sidy Diarra, ancien diplomate (pendant 14 ans en Algérie, et dix ans à l’Organisation des Nations -unies), à Faladiè.
L’objet de la rencontre, indique le diplomate qui s’occupait de 90 pays membres de l’organisation par rapport à leurs aspects sociaux économiques, est pour que la presse sache qu’il y a un mouvement en gestation, un mouvement qui verra bientôt le jour. L’ancien secrétaire général adjoint de Ban Ki moon, a clarifié que le mouvement n’est pas un parti politique, ne s’affiliera pas à un parti, car se situant au dessus des contingences idéologiques. «Toutefois, l’on peut militer au sein de son parti de choix et adhérer au mouvement», a-t-il précisé. Pourquoi le mouvement Anw Bè Faso Do? Selon le concepteur, C. S. Diarra, «il est né d’une somme de frustrations du fait que des enfants de ce pays, par milliers, sont laissés à la marge à un moment où la nation traverse une des pires crises de son histoire, si ce n’est pas la pire. A un moment où elle a besoin de l’apport de tous ses enfants». Pour Anw Bè Faso Do, dit-il, le pays est assailli par les incertitudes concernant son intégrité et son avenir. Pour nous, ajoute-t-il, les solutions proposées se sont avérées inadaptées pour répondre aux défis de l’heure. En quatre ans et demi, s’indigne-t-il, le sort du malien s’est détérioré, l’insécurité s’est installée au Nord et au centre et dans plusieurs autres parties du pays. «La ménagère n’a pas connu de pire moment. Le niveau de l’élève s’affaisse. Le diplômé est destiné au chômage sauf coup de pouce», souligne C.S. Diarra. Dans son document comprenant quatorze propositions, indique le conférencier, les problèmes du Mali sont multiformes. «Le pays est polarisé qu’il ne l’a jamais été. L’apaisement n’est pas dans notre vocabulaire. Tout est fait, sciemment ou non, pour exacerber les tensions en qualifiant les autres «d’aigris» quand ils ne sont pas simplement «petits». Les dirigeants persistent et signent. Les mêmes politiques sont reconduites sans se soucier des cris de détresse. Les mêmes hommes se relaient dans un cercle d’affidés, malgré l’incurie. Cette frustration, manifestée dans les «grins » de thé ou entre les cadres en privé, provoqué un sentiment d’impuissance et de dépit vis-à-vis de la chose publique, de renonciation et d’abandon. Le résultat en est que le contrat social est brisé » s’indigne C. S. Diarra.
C’est là où le mouvement Anw Bè Faso Do, selon le diplomate, intervient pour canaliser toutes ces frustrations en une énergie positive de la mission la plus noble de notre génération: reprendre la main pour contribuer à sauver notre pays. Le mouvement, appuie C. S. Diarra, estime qu’on doit changer la direction prise par le pays, changer sa gouvernance et appliquer les quatorze propositions contenues dans son manifeste axé sur la polarisation extrême dans laquelle le pays se trouve, la direction stratégique même du pays.
Pour terminer, il dira: «nous avons besoin de dirigeants qui ont le sens de l’Etat et de la mission plus que tout. De dirigeants qui écoutent les compatriotes même s’ils ne sont pas d’accord. De dirigeants qui ont l’empathie et la compassion vis-à-vis de leurs compatriotes et de tous les hôtes de ce pays. De dirigeants qui ont une vision et ont l’humilité de reconnaitre qu’ils peuvent se tromper. De dirigeants qui consultent leur peuple, mais qui savent faire montre d’autorité quand il le faut. De dirigeants irréprochables dans leur attitude vis à vi de la chose publique. De dirigeants qui nous ouvrent les portes sur le reste du monde pour faire valoir notre richesse et notre diversité. De dirigeants qui sont animés de bon sens. De dirigeants qui sont pondérés dans leur réflexion et dans leur décision. De dirigeants qui nous donnent à tous le sens d’appartenir à ce grand pays de manière inclusive, d’être utiles et fiers, toutes choses rares aujourd’hui»
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain