Le Mouvement Fédéraliste pour la Paix dans l’Azawad (M.F.P.A) est le nom du nouveau groupe armé né cette semaine à Nouakchott en Mauritanie. Il vient rejoindre les innombrables mouvements armés du septentrion malien.
C’est dans un communiqué signé par son président, Adel Mahmoud Cherif Boubacar Tahir, qu’il est porté à la connaissance des habitants « des régions Tombouctou, Gao et Kidal et partout où qu’ils se trouvent à l’étranger » de la création du MFPA. Le mouvement est composé de 2 branches, « juridique – historique et militaro-politique ».
Selon son président, le groupe armé milite pour le fédéralisme au Mali et prône un « Azawad au sein d’un Etat Fédéral Uni et Fort ».
« Après une réflexion approfondie, nous croyons fort que la solution exemplaire s’accumule dans le système fédéral plutôt que confédéral, cela pour garantir la sécurité et la stabilité dans un climat d’une paix véritable, globale et durable dans la région de l’AZAWAD (Nord du Mali) et dans toute la sous-région. »
Le MFPA se dit ouvert à « toutes les suggestions pour sortir ensemble de cette crise épineuse. »
Face à une si bienveillante invitation, nous n’allons pas nous priver de leur signifier leur « malvenue » dans le nord du Mali qui ne s’est jamais appelé « Azawad ». Au nom de la « paix véritable, globale et durable », la dissolution immédiate du MFPA est vivement souhaitable.
Ce nouveau venu ne sera certainement pas la dernière. La traîtrise étant l’apanage des groupes armés qui sèment la terreur au nord de notre pays, d’autres groupuscules verront certainement le jour dans le futur. Il y a seulement 2 mois, la Coalition pour le Peuple de l’Azawad était née en dissidence au MNLA. Son leader n’est autre qu’Ibrahim Ag Mohamed, ancien député à l’Assemblée Nationale du Mali.
Chaque groupe est à la recherche de sa « prime à la rébellion »
Cette prolifération de groupes armés est constatée à chaque fois que le processus de dialogue est relancé. Chacun combattant pour ses propres intérêts, ces groupuscules, très souvent sans aucun poids réel sur le terrain, ne voient le jour que pour prendre part aux négociations avec les autorités de Bamako afin de tirer le maximum de bénéfices pour leurs propres comptes.
En effet, depuis l’avènement de la « démocratie » au Mali, le mode règlement des rébellions a toujours consisté à une distribution des richesses de l’Etat à ses ennemis, ce que certains ont savamment appelé « primes à la rébellion ». Ces criminels, profitant de la misère des paisibles populations du nord, ne manquent jamais de raisons pour récidiver et demander davantage que ce que l’Etat leur avait concédé.
Puisque les évènements du mois dernier nous ont amené à une négociation « forcée », après un cessez-le-feu « arraché » par le président du même pays où se créent encore de nos jours des mouvements de déstabilisation du Mali, nous serons sans doute sommés de prendre bouche avec tous ces groupuscules qui ne représentent pas plus que les membres qui rédigent leurs communiqués.