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Le Mali se cherche encore et toujours : Sommes-nous à l’aube d’une nouvelle interruption (plus ou moins) volontaire de gouvernance (IVG) ?!

Que le chemin de l’apprentissage est dur sur la voie de la gouvernance et de la souveraineté retrouvée ! Car le Mali peine encore et toujours à trouver son rythme de croisière, gage de stabilité institutionnelle et de développement économique. Aujourd’hui encore, après la gravissime crise de 2012, le pays est l’ombre de ce qu’il devait être à l’aube de l’indépendance acquise en 1960. Que faut-il faire pour redresser le navire et jeter l’ancre un jour à bon port ?

Le Mali n’est plus un bateau qui tangue mais un volcan qui est entré en éruption. Le mercure social est plus que jamais en surchauffe et le gouvernement semble bien dépassé par la tournure des évènements. La société civile est menée par des personnalités assez charismatiques et exigent des mesures radicales pour sortir le Mali de l’ornière. L’Imam Mahmoud Dicko, le politique Choguel KokallaMaiga ou encore Oumar Mariko veulent la démission de l’Exécutif, le président de la République à sa tête, et le législatif également, rien que ça !

Dimanche dernier, le président IBK, dans une adresse à la nation, a dit qu’il avait entendu le cri de colère de la population. Un cri qu’il comprend et il la traite même de légitime. Il déclara aussi que sa main demeure tendue pour le dialogue avec les manifestants. Mais jusqu’à quelle mesure le président est-il ouvert au dialogue ? Va-t-il démissionner ? Va-t-il dissoudre l’Assemblée Nationale ? Pour le moment, nul ne peut le prédire avec précision. Et s’il venait à donner une suite favorable à l’une ou l’autre, ce serait un coup politique assez retentissant. Il s’agira d’un énorme revers pour ses soutiens politiques et aussi, d’un rabattage des cartes de la configuration politique malienne.

S’agira-t-il alors d’une IVG, dans le sens classique du terme ? Seuls les événements qui s’en suivront pourront nous permettre de répondre à cette question. Même si le Mali a pris, hélas, l’habitude d’être dans la liste des pays africains où cela est possible, il va sans dire qu’il est grand temps que le pays s’en préserve. La triste expérience de 2012, avec ses conséquences imprévisibles, en est la preuve patente.

S’agira-t-il alors d’une IVG en douce ? Fort possible. D’autant que dans la configuration qui se dessine, le président restera le chef de l’Etat, et les institutions fonctionneront de manière normale. Encore une autre innovation politique malienne, après la démocratie consensuelle. Espérons que cette fois au moins, priorité sera donnée au peuple.

Ahmed M. Thiam

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