Au programme, un renforcement de la coopération militaire mais rien, à ce stade, sur la société privée Wagner.
Lors d’une visite récente à Moscou, Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne, a souligné que son gouvernement avait pour priorité la stabilisation du pays. Et pour cela, il compte sur l’aide de la Russie, “un partenaire stratégique et pragmatique“.
Rencontre à Moscou
Le rapprochement entre le Mali et la Russie se confirme et s’affiche. Il s’inscrit dans le cadre de la diversification des partenaires et amis, selon le ministre malien des affaires étrangères. Abdoulaye Diop a d’ailleurs rencontré le 11 novembre dernier son homologue russe Serguei Lavrov. Lors d’une conférence de presse commune, le ministre du gouvernement de transition a affirmé que son pays traversait une situation difficile, qu’il était toujours menacé de partition, et qu’il avait besoin d’aide.
“Nous souhaitons pouvoir compter sur la Russie, un partenaire réaliste et pragmatique qui a su faire preuve de son efficacité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans d’autres théâtres d’opération”
Abdoulaye Diop, ministre malien des affaires étrangèresConférence de presse à Moscou, le 11 novembre 2021
Coopération militaire
Pour le chef de la diplomatie malienne, il ne s’agit en aucun cas de “sous-traiter” la sécurité du pays, mais de se doter de “tous les moyens” permettant aux forces maliennes d’assurer cette mission. Il parle du renforcement de la coopération militaire comprenant équipements et formations. Un scénario qui rappelle le début de l’intervention russe en Centrafrique en 2018 avec le déploiement d’”instructeurs”, qui n’étaient autres que des paramilitaires de la société privée Wagner. Mais à ce stade, le Mali assure qu’aucun contrat de ce genre n’a été signé.
Le Russie et l’Afrique
Ce rapprochement entre le Mali et la Russie s’inscrit dans le cadre du “grand retour en Afrique” amorcé fin 2014 par le président Vladimir Poutine. Comme d’autres grandes puissances, Moscou s’intéresse au continent africain et s’y implante en mettant en avant son aide et son expertise militaire. Après la Centrafrique, c’est le Mali qui demande désormais l’aide de la Russie en mettant en avant un risque terroriste renforcé par le retrait partiel des troupes françaises.
Paris a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire au Sahel, en quittant notamment ses trois bases les plus au nord du Mali pour le recentrer autour de Gao et Ménaka, aux confins du Niger et du Burkina Faso. Cette nouvelle approche a été interprétée comme un désengagement par le gouvernement de transition.
Source : Franceinfo