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Le Mali du bon Dieu ou des hypocrites ?

Je voudrais d’emblée dire mon expérience très limitée de l’idée de Dieu, je ne crois pas être le plus qualifié pour parler, évaluer ou juger de la sainteté des autres en question.
BAKARY MARIKO
 Dans l’analyse sans fin et l’analyse avec fin, de 1937, Freud écrit : « la relation psychanalytique est fondée sur l’amour de la vérité, c’est-à-dire la reconnaissance de la réalité. » Mais de quelle réalité s’agit-il et peut –on parler de vérité  en politique ?
Comme disait Aimé Césaire : « Il n’est pas question de livrer le monde aux assassins de l’aube. » Pour nous on n’explique pas toutes les choses par une seule mais par toutes.  La crise multidimensionnelle de notre pays  consiste justement dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître et dans ce clair-obscur, surgissent les monstres.
Et pour régler cette crise de l’identité d’un pays né sous le signe de l’ambiguïté et de l’ambivalence, tourmenté, divisé contre lui-même, incapable d’inscrire ses rêves dans la réalité, de secouer les tutelles, de vaincre ses peurs, d’affronter l’inconnu à ses risques et périls, d’assumer pleinement sa liberté, son histoire, son existence. Nos dirigeants ne parlent que de Dieu, or Dieu laisse libre l’homme de façonner lui-même son destin. Est-ce la connaissance du chemin peut-il se substituer au fait de mettre un pied devant l’autre ?
Dans la situation actuelle de notre pays, on peut chercher des explications ou même des circonstances atténuantes, mais non pas des excuses. Rejeter la faute sur les autres ou sur la destinée est une insulte à notre intelligence car la fatalité n’est que le reflet de notre peur de prendre en main notre destin. Aujourd’hui l’incurie des maliens fait de notre pays un jouet du destin ou des autres.
 Depuis un demi-siècle nous nous plaçons volontiers en situation d’échec. Or  « Pour faire de grandes choses, il ne faut pas être un si grand génie ; il ne faut pas être au-dessus des hommes ; il faut être avec eux. » (Montesquieu dans l’Art et la Méthode)
La religion pure et sans tâche devant Dieu, c’est de visiter les veuves et les orphelins dans leur détresse, et de se préserver soi-même de la souillure du monde. Mais au lieu de cela nous assistons désillusionnés à une sorte de commedia dell’arte avec un unique scénario. Arlequin, Scaramouche et autres se succèdent tour à tour sur la scène, en graves … pour intimider notre intelligence comme disait Freud : « la religion a comme postulatl’intimidation de l’intelligence. »
Nos hommes de Dieu ignorent que dans un pays comme le Mali, Dieu n’est plus de l’Au-delà, mais dans l’avenir et qu’en certaines circonstances il a besoin des hommes pour réparer ce que font d’autres hommes. Que dit Dieu devant le comportement de ce leader religieux qui fait avorter sa copine(Nanette) à Bamako(Korofina) à deux (2) millions de nos francs ? Que fait Dieu devant la trahison de celui qu’il avait choisi pour devenir le meilleur des hommes dans un pays ? Car selon le hadith du prophète Mohamed(PSL) : « le meilleur des hommes est celui qui leur est le plus utile ». 
Lorsque le patriote et l’infatigable Tiébilé Dramé avec son calme olympien et son argumentaire cartésien, sans échappatoire,  interpella notre cher Président de la République, avec comme réponse à cette exigence de justice et au refus de l’impunité voici ce qu’il raconte : « je n’ai aucun complexe. Vous m’incitez à m’adresser à la nation. Je ne le ferai jamais. Sans arrogance. Je ne suis pas à la barre. », Avec untel message, notre Président se révèle être un marathonien de la médiocrité, son culte : l’image, son maître mot : le marketing, son code : l’universelle tromperie.
La duplicité et le mensonge d’IBK, c’est l’usure et le choix entre l’excès et la banalisation. En agissant ainsi notre cher Président commet une faute sur le fond, une erreur sur la forme. A cette stratégie désespérée et désespérante, il ajoute l’inacceptable à l’intolérable, en voulant faire prospérer une cour invraisemblable de perroquets apeurés distillant en boucle les mêmes éléments de langage, de flatteurs impénitents, de réseaux plus penchés que pensants qui ne vivent qu’à travers le regard du prince.  Mais dans votre dance du ventre, sachez qu’il ne vous suffira pas de mépriser tout le monde pour avoir raison.
A travers IBK, c’est une société secrète qui est au pouvoir. Elle est une mafia invisible, omniprésente, une société anonyme à irresponsabilité illimitée dont les délits inavouables ne peuvent se perpétrer qu’à condition de rester ignorés.
Cet homme a toujours l’air de sortir d’un déjeuner avec le bon Dieu ! On s’attend à ce qu’il vous dise constamment mon cher petit hassidi, tu sais Dieu m’a dit que les deux seules choses dont il est fier dans sa création du monde, c’est moi et le soleil. Il ne vit pas la politique comme une mission, mais comme une réparation des blessures de son passé.
Pour paraphraser François Mitterrand dans le Coup d’Etat Permanent : «  qui est-il, lui, IBK ? Duce, Führer, caudillo, conducator, guide ? J’appelle le régime Ibekiste voleur parce que, tout compte fait, c’est à cela qu’il ressemble le plus. »
Entre lui et le peuple malien, il y a d’abord, il y aura toujours le mensonge, le pouvoir absolu a des raisons que la république ne connait pas .L’égocentrisme excessif, le défaut absolu de conviction.
Avec un mandat saboté et un Président de la république discrédité à vie, juste après une année de gestion, que pouvons-nous faire pour maintenir l’équilibre de notre société menacée par son gouvernement et la religion politique ? Ces gens qui crient leur sainteté sur tous les toits, combien sont parmi eux qui peuvent  honorer l’hospitalité en respectant le contrat de l’oreiller ? (C’est-à-dire dormir avec la femme de son hôte sans la souiller ?).  Alors pourquoi veulent –ils rejeter toutes nos valeurs positives pour adopter le mode de vie d’autres sociétés ?
A mon sens le Mali est une République laïque et, cette laïcité doit permettre d’articuler les diversités culturelles et religieuses avec du lien politique et social, il nous faut donc faire preuve d’intelligence politique et sociale de nouveaux rapports entre la laïcité, la justice sociale, la manière de marier les libertés individuelles et les libertés collectives.
L’Etat ne doit pas favoriser telle ou telle confession, mais offrir une égalité de traitement. Le citoyen lui-même peut être musulman, catholique, protestant, juif, athée, agnostique etc.
La finalité de la laïcité est l’intégration et non exclusion. Elle est de dégager ce qu’ont en commun les hommes et non d’ériger les différences en autant d’absolus exclusifs les uns des autres. La laïcité ne signifie pas l’abolition de la religion ce qui n’est pas compris dans notre société à cause de l’analphabétisme et de la manipulation de certains leaders religieux et politiques, elle permet la liberté de choix, qui dit liberté de choix dit liberté de croire ou de ne pas croire, qui dit liberté de choix dit également libre possibilité d’une authentique religieuse, cette liberté devrait être celle de tous.
Alors arrêtons les hypocrisies avec les grands boubous et les  incha’allah pour faire du Mali celui du bon Dieu !
M. MARIKO BAKARY
France.
Source: autre presse
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