Dans une lettre datée du lundi 15 août 2022, le Mali a demandé à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité de l’Onu une réunion d’urgence. Le ministère des Affaires étrangères dénonce des « actes d’agression » de la France, par des violations de sa souveraineté et du soutien aux groupes djihadistes et d’espionnage, selon lui.
Le Mali a demandé au Conseil de sécurité de l’Onu, lundi 15 août 2022, une réunion d’urgence pour faire cesser ce qu’il présente comme « les actes d’agression » de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes djihadistes et d’espionnage.
Juste après le départ des soldats français du pays
Le ministère malien des Affaires étrangères a diffusé mercredi 17 août 2022 auprès de journalistes une lettre en ce sens adressée par le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité. Le Mali « se réserve le droit de faire usage de la légitime défense » si les agissements français persistent, conformément à la Charte des Nations unies, affirme le ministre.
La lettre est datée du 15 août, date du départ du dernier soldat français au Mali après neuf ans d’engagement contre les djihadistes. La junte au pouvoir au Mali depuis le putsch d’août 2020 s’est détournée de la France et de ses alliés pour se tourner vers la Russie.
Abdoulaye Diop dénonce dans cette lettre les « violations répétitives et fréquentes » de l’espace aérien national par les forces françaises et les vols d’appareils français se livrant à « des activités considérées comme de l’espionnage » et des tentatives « d’intimidation ».
La France n’a pas encore réagi
Les autorités maliennes disposent « de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions », ajoute le texte.
Les autorités françaises n’ont pas réagi à ces accusations.
Le Mali « invite » le Conseil de sécurité à œuvrer pour que la France « cesse immédiatement ses actes d’agression » et demande à la présidence chinoise de communiquer ces éléments aux membres du Conseil de sécurité en vue d’une réunion d’urgence, indique Abdoulaye Diop.
ouest-france.fr