Alors que l’information se déplaçait sur les terres onusiennes pour traiter d’un sujet pacifique, pour une fois, concernant quand même une tentative de sauvetage de l’air de la planète, nous avons été rattrapé par une actualité beaucoup plus violente.
C’est en effet au moment où l’Onu se penchait sur l’avenir planétaire en matière d’écologie, avec le ferme espoir de parvenir cette fois à une signature globale pour l’avenir de notre espèce, que la triste politique internationale s’est insérée dans le débat par l’intermédiaire d’un assassinat et qu’elle a ravi toute les attentions.
L’émotion qu’a suscité l’exécution de Hervé Gourdel, guide de haute montagne et photographe français, en Algérie, a fait passer à juste raison, d’autres soucis pour de la roupie de sansonnet. Le pas semble désormais franchi dans l’escalade des menaces que font peser sur le monde un groupe de terroristes se réclamant d’un islam qu’ils ont rebâti à leur sauce. L’émotion, malgré la volonté légitime de rester ferme, était palpable dans les propos et l’attitude de François Hollande lors de son intervention de New York, à l’image de ce qui était au même moment ressenti en France. Les précédents événements du même tonneau, qui nous avait interpellés avaient d’autres nations pour victimes. Ce n’est que lorsque nous y sommes confrontés directement que toute l’ampleur de l’horreur s’impose.
La question qui se pose maintenant est de savoir si nous allons devoir continuer à vivre avec cette menace au-dessus de nos têtes ? Les explications et analyses qui nous sont données par les journalistes et des spécialistes de terrain ne laissent guère de doute sur la situation et son évolution. Ce n’est pas en faisant efforts de précautions oratoires que l’on peut parvenir à dissimuler la part de vérité qui s’impose semble-t-il. Qu’ils soient experts, militaires ou politiques le constat perce sous les propos. Le calendrier des exactions de ce genre remontent déjà à plusieurs années sous formes d’attentats ou d’agression, que ce soit au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Libye, en Egypte, soit sur tout l’arc sud méditerranéen où subsiste des foyers actifs. Le bilan vient s’ajouter à celui de pays devenus structurellement en guerre tels que l’Irak, le Liban et la Syrie. On sait que cela peut déboucher sur des actes comme New York et les Twin Towers.
Les dernières dispositions militaires prises en Afrique prouvent, s’il en était encore besoin, l’inanité des interventions militaires sur le terrain cependant réclamées par un député (Alain Marsaud). On a pour preuve le Mali où l’armée française est encore confrontée à des sursauts terroristes malgré les moyens militaires déployés et le Nigéria où l’armée ne peut pas grand-chose pour empêcher la poursuite de la déstabilisation du pays par les mêmes.
A une guerre de type traditionnelle, cette nouvelle catégorie d’intervenants oppose une forme de guérilla de la terreur qu’ils appliquent d’abord dans leurs pays. Leur vocation est bel et bien, conformément à leurs déclarations, d’imposer leurs visions des choses sous couvert d’un islamisme radical lui-même dénoncé par les représentants de la religion. On est donc en droit de considérer qu’ils ne se satisferont que de leur définition et de l’idéologie de reconquête de territoires qu’ils ont construite.
La question est maintenant de savoir : que faire ? Cette adversité par trop atypique n’en est que plus effrayante et ses actes ne démentent pas le sentiment ressenti, ce qui participe de leur stratégie. La question corollaire est : faut-il leur faire la guerre de façon conventionnelle ? Une multitude de questions se posent alors que le “phénomène” est connu depuis la guerre d’Afghanistan.
Il semblerait que, si ce n’est la solution, au moins l’origine de l’extension puisse être définie et traitée au moment où même l’Arabie saoudite s’avoue elle-même cernée par l’instabilité terroriste.