De nos jours, les coins de ruelles à Bamako sont quotidiennement peuplées de jeunes regroupés la plupart du temps autour du thé et se livrant à diverses pratiques et comportements. Il s’agit des «grins», regroupements de personnes s’assemblant très souvent autour de plaisirs partagés pour discuter de tous les sujets, poser des problèmes et trouver des esquisses de solutions, etc. C’est aussi un espace pour se relaxer et se rafraîchir les idées.
Aujourd’hui dans la capitale malienne, ces fréquentations mixtes tendent à se transformer en véritables fabriques d’enfants ratés car les jeunes gens ne convergent de plus en plus que pour se livrer à toutes sortes de pratiques et comportements qui laissent à désirer, entravant leur épanouissement et l’évolution normale des quartiers.
Des termes odieux sont proférés très souvent au cours de ces rencontres, en l’occurrence des insanités et injures de parents. Aucun propos n’est jamais exprimé sans grossièreté envers le père ou la mère. Si les injures n’épargnent pas les parents des injures, personne d’autre n’est épargné y compris celui qui les profère. D’où la violence verbale et physique à l’égard de leur compagnie féminine qui les suivent et les apprécient justement pour leurs prouesses dans la déviance, pourvu de leur coller fidèlement aux baskets au point d’égarer leur avenir dans la consommation abusive d’alcool, de cigarettes et même de stupéfiants. Toutes choses qui compromettent l’avenir d’un pays, les jeunes étant son socle de demain.
Qu’est ce qui explique aujourd’hui cette dégradation des mœurs dans nos sociétés ? Les parents ne savent-ils plus comment s’y prendre avec leur rôle ou ont-ils simplement abdiqué de leurs missions et responsabilités parentales ? La question est d’autant moins superflue que le phénomène frise le chaos quand on sait que les parents tolèrent les fréquentations de leurs enfants même quand elles paraissent susceptibles de transmettre des habitudes les moins exemplaires comme la culture de la délinquance et de l’oisiveté qui empoisonne l’esprit.
Abdoulaye Tangara
Source: Le Témoin