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Le Général Moussa Sinko Coulibaly à propos du lancement de la plateforme pour le changement : «Nous comptons mobiliser 2 millions de personnes le 20 janvier au Stade du 26 Mars»

  • «Je n’ai rien à me reprocher concernant ma gestion au ministère de l’Administration Territoriale. Je suis tranquille»

 Dans cet entretien exclusif, le Général Moussa Sinko Coulibaly évoque la plateforme pour le changement dont le lancement est prévu le 20 janvier prochain, au Stade du 26 Mars de Yirimadio. Pour ce faire, l’heure est à la grande mobilisation. Deux millions de personnes venues de différents horizons (Bamako, toutes les régions du Mali ainsi que de l’Extérieur) sont attendues à ce lancement. S’agissant de sa gestion au niveau du ministère de l’Administration Territoriale en 2013 dans laquelle on lui chercherait la petite bête, le Général Moussa Sinko a été très clair : «Je n’ai rien à me reprocher. Il serait mieux de s’occuper des problèmes essentiels, urgents de l’Etat en ce moment précis que d’aller chercher à fouiller dans mon passé. Je suis tranquille».

 Aujourd’hui : Suite à votre démission de l’Armée, il y a eu beaucoup de réactions. Est-ce que vous vous attendez à autant d’ampleur des débats qui ont suivi l’acte que vous avez posé ?

Moussa Sinko Coulibaly : Merci infiniment d’être venu me voir encore une fois de plus. Quand j’ai démissionné, je m’attendais à porter un message. J’ai essayé d’être porteur de message, d’être un élément fédérateur, déclencheur et un élément de rassemblement. Aujourd’hui, nous pensons que ce projet commence à s’installer. Nous avons bon espoir de pouvoir rassembler un maximum de Maliens autour des questions de bonne gouvernance et de changement, de sécurité, de paix dans ce pays. Nous allons continuer à travailler et à faire en sorte que ce projet soit partagé par un maximum de Maliens.

Il se dit que du côté du pouvoir on cherche à freiner votre élan en fouillant dans votre passé professionnel. Qu’en dites-vous ?

J’ai envie de dire que ce sera une perte de temps pour eux. Ma gestion a été assez claire et assez saine. Donc, je n’ai rien à me rapprocher. Je crois qu’il serait mieux de s’occuper des problèmes essentiels, urgents de l’Etat en ce moment précis que d’aller chercher à fouiller dans mon passé. Mais, ce n’est pas ça qui va freiner notre élan, qui va nous freiner dans la démarche de rassembler les Maliens pour un Mali uni, un Mali solidaire et surtout un Mali qui va sortir progressivement de la crise. Pour nous, c’est l’essentiel. Et nous n’allons pas nous laisser distraire par ce qui peut se passer par-ci par-là.

Cela veut dire que vous êtes blanc comme neige, après votre passage au ministère de l’Administration territoriale ?

Aucune inquiétude concernant ma gestion à la tête du ministère de l’Administration Territoriale. Je suis tranquille.

Malgré le rapport 2015 du Vérificateur général ?

Ah oui ! Il faut bien lire le rapport du Vérificateur général. Je pense qu’il n’y a pas grand-chose dedans. Il y a plus de recommandations que de récriminations. De ce côté, il n’y a aucun souci.

A présent, quels sont les actes que vous vous préparez à poser dans le cadre de votre engagement politique ?   

Nous appelons tous les Maliens, le 20 janvier, au Stade du 26 Mars pour le lancement du mouvement Plate-forme pour le changement. C’est cette plateforme qui va permettre d’intégrer les partis politiques, les associations, les clubs, les grins, les organisations non gouvernementales… pour nous permettre tous ensemble de converger vers le changement que nous avons souhaité.

La première étape de ce changement, c’est faire en sorte que l’équipe dirigeante actuelle, qui a montré ses limites et qui n’arrive plus à conduire les activités de l’Etat, qu’on puisse la changer à travers les élections prévues en juillet prochain.

Comment se porte aujourd’hui la Plateforme pour le changement ?

C’est un mouvement qui est en construction. Il y a beaucoup de partis politiques et d’associations qui ont déjà adhéré. Sans oublier beaucoup de personnes physiques. Il y a beaucoup d’associations et d’organisations qui viennent nous voir chaque jour pour adhérer spontanément. Le travail continue et il continuera jusqu’au mois de juillet prochain.

Pour le lancement de votre mouvement, vous comptez mobiliser combien de personnes ?

Nous comptons sur 2 millions de personnes pour le lancement du mouvement de la plateforme pour le changement. C’est pour vous dire que tout Bamako et environs sont mobilisés. Des participants de toutes les régions sont aussi attendus. Nous espérons même pouvoir avoir des Maliens de l’Extérieur pour notre lancement. Comme nous l’avons dit, nous voulons un grand rassemblement autour des questions de changement, de bonne gouvernance. Et ce projet s’adresse à tous les Maliens. Nous voulons que tous les Maliens s’intéressent à notre mouvement.

Il se dit que vous êtes très courtisé par la classe politique, surtout celle de l’opposition. Peut-on s’attendre à vous voir cheminer avec certains partis politiques ? 

Disons que tout le monde a compris l’urgence d’essayer de changer les choses. Je pense que c’est cette urgence qui intéresse beaucoup de personnes. Et comme nous proposons un grand rassemblement, aujourd’hui comme je le dis, nous pouvons rassembler aussi bien partis de l’opposition, de la société civile, de la majorité. Nous essayons d’être un élément tampon, de rassemblement entre toutes les entités.

Peut-on dire aujourd’hui que vous êtes un probable candidat à la Présidentielle ?

Nous nous préparions à toutes les options. Pour nous, le plus important, aujourd’hui, c’est de rassembler. Etre sûr que le temps du changement va sortir vainqueur de l’élection présidentielle prévue dans 6 mois.

Est-ce que votre démission au sein de l’Armée a été acceptée ?

La démission est acceptée dès le jour où l’Administration a donné la preuve qu’elle a reçu ma lettre de démission. C’est pour vous dire que ma démission est effective depuis le 30 novembre 2017.

Est-ce que vous avez été remplacé au niveau de l’Ecole de maintien de la paix où vous étiez le directeur général ?

Le processus de mon remplacement est en cours. Et je ne sais pas pourquoi cela tarde. Mais d’après mes informations, un nouveau directeur de l’Ecole de maintien de la paix sera bientôt nommé.

Et votre dernier mot ?

Je lance un appel au rassemblement, à toutes les forces de changement, de se retrouver autour d’un projet commun. Il s’agit de sauver le Mali puisque notre pays est en danger. Si nous ne mobilisons pas, si nous ratons le virage de juillet 2018, nous risquons de regretter beaucoup de choses.

Réalisée par  Alou B HAIDARA

Enfin Moussa Sinko Coulibaly radié de l’Armée !

La démission du Général Moussa Sinko Coulibaly au sein de l’armée défraye toujours la chronique dans le milieu politique, surtout dans les salons feutrés de Bamako. Chacun fait son petit commentaire sur l’avenir de ce jeune cadre de l’armée. C’est le 30 novembre 2017 qu’il a officiellement rendu sa lettre de démission adressée au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, chef suprême des armées. Dans cette lettre, Moussa Sinko précise : “J’ai l’honneur de vous présenter ma démission des forces armées à compter de ce jour 30 novembre 2017. Ce choix est lié à mon ambition de vouloir contribuer autrement à trouver des solutions aux défis politique, éducatif, économique, culturel et social auxquels notre pays est confronté. J’ai été honoré de servir au sein des forces de défenses et de sécurité. Je continuerai à servir mon pays en tant que civil partout ou besoin sera. Je remercie tous ceux qui m’ont fait confiance tout le long de cette carrière. Je reste disposé à œuvrer au renforcement de ces relations de confiance. Je tiens copies de cette lettre à la disposition de toutes les Organisations qui seraient intéressées.

Je vous saurais gré, excellence, de bien vouloir communiquer cette démission aux institutions et services de l’Etat.

Veuillez agréer, Monsieur le Chef suprême des Armées, l’expression de ma très haute considération”.

Plus d’un mois après cette surprenante démission, le gouvernement a finalement décidé de radier le Général Moussa Sinko Coulibaly des effectifs de l’armée.

Notons qu’il fut directeur général de l’Ecole de maintien de la paix au moment où il rendait sa démission. Il fut également ministre de l’Administration territoriale lors de la présidentielle de 2013 qui a vu l’élection d’IBK à la tête du Mali. Cette année, le Général Moussa Sinko se lance dans la politique. Il se prépare déjà à lancer une plateforme pour le changement, le 20 janvier prochain, au Stade du 26 Mars.

                                                                                                                                         A.B. H

 

Source: Aujourd`hui mali

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