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Le Gabon réintégré le cercle vertueux de la démocratie : A quand le retour à l’ordre constitutionnel des autres ?

La vague des coups d’Etat commence véritablement à céder la place au retour à la normalité constitutionnelle. Le rang de hors démocratie se rétrécit énormément avec une certaine prise de conscience et à coup sûr avec la conviction qu’il n y a pas d’alternative à la démocratie.

Ils étaient au départ 6 pays, à savoir le Mali, le Burkina Faso, la Guinée Conakry, le Tchad, le Gabon et tout récemment  le Niger, à avoir mis entre parenthèses leurs lois fondamentales en s’emparant du pouvoir par les armes. Aujourd’hui ils ne sont que quatre, moins le Tchad et le Gabon. La question qui taraude tous les esprits éclairés est celle de savoir comment au 21ième siècle on peut être emmené à fomenter un coup d’Etat dans un monde ouvert et concurrentiel où règne la loi du marché ? Comme pour dire qu’aucun pays ne pourra se développer en opérant en autarcie, alors que le coup d’Etat isole davantage le pays, car il favorise l’instabilité institutionnelle et n’encourage pas les investisseurs ?   Qui pour imiter le Gabon et le Tchad en ramenant son pays dans le cercle des démocrates ? A quand le retour à l’ordre constitutionnel des pays de l’AES ?

Après le Tchad de Mahamat Idriss Deby, c’est autour de Brice Oligui Nguema du Gabon de quitter le cercle non vertueux, celui des putschistes pour signer le retour du Gabon à la normalité constitutionnelle. Cette grande prouesse est à saluer et à encourager, car elle permet de réduire drastiquement le rang des régimes hors constitution et non démocratiques. Son exemple fera-t-il des émules dans la sous-région ouest africaine en proie à une série de rupture constitutionnelle ? Ils sont désormais quatre pays de l’Afrique de l’ouest à être en rupture de ban avec la démocratie et de surcroit avec la Constitution, à savoir le Mali, la Guinée Conakry, le Burkina Faso et le Niger. Si les trois autres pays n’entendent pas signer de sitôt leur retour à l’ordre constitutionnel, la Guinée semble sortir lentement, mais surement du bois, car les autorités ont fixé le calendrier des différents scrutins. Bien que le doute subsiste toujours, quant au respect des engagements, mais un pas de géant a été franchi vers le retour à l’ordre constitutionnel, celui de fixer un chronogramme de la tenue  des différentes élections, censées mettre fin à la transition. Le Tchad et le Gabon quittent définitivement le camp de ceux qui ont perpétré la rupture constitutionnelle, pour regagner celui des démocrates.

Qui pour imiter le Gabon et le Tchad en ramenant son pays dans le cercle des démocrates ?

En effet, si la campagne électorale en vue de la Présidentielle au Tchad a été émaillée d’incidents et même de meurtres d’opposants, même si les résultats proclamés ont été fortement contestés par certains candidats et nonobstant tous ces ratés,  le pays a retrouvé la normalité constitutionnelle et est sorti du cercle dangereux de la rupture constitutionnelle. S’inspirant de l’exemple tchadien, le Général  Brice Oligui Nguema a lui aussi décidé de sortir de la période exceptionnelle et d’isolement de son pays, en fixant non seulement le calendrier des différents scrutins, mais aussi et surtout en organisant la Présidentielle. Il a effectivement commencé par la Présidentielle et plus de 900 000 électeurs étaient convoqués aux urnes pour départager 8 candidats. Pour rappel, si la campagne présidentielle au Tchad a donné lieu à des invectives et autres incidents graves, celle  du Gabon semble tenir toutes ses promesses tant en termes de mobilisation de gabonais que la liberté de ton et de mouvement des candidats sur le terrain. Une campagne festive où les candidats ont eu le temps de dérouler leurs programmes et de solliciter le suffrage des électeurs. Les opérations de vote se sont globalement déroulées, sans incidents majeurs pouvant entacher la crédibilité des votes et les résultats sont attendus.  Par cette sortie de crise au Gabon, le Général  Brice Oligui Nguema vient de donner une leçon de démocratie au reste des pays qui ne semblent pas comprendre que l’heure de l’autoritarisme est révolue. Bien qu’il ait troqué sa tenue de général à celle d’homme politique et s’est revêtu du manteau de civil au lieu de rester militaire pour briguer la magistrature suprême, toute chose qui est en violation de la constitution. Pour avoir eu la clairvoyance d’organiser les élections pour sortir le Gabon de cet imbroglio juridico-politico-institutionnel, l’ancien général Brice Oligui Nguema  vient   d’écrire l’une des pages les plus glorieuses de l’histoire du Gabon. Ainsi le retour du Gabon dans le concert des nations pourrait permettre à ce petit pays d’Afrique centrale de renouer ses relations avec tous les pays et surtout d’avoir des partenariats pour le développement et d’attirer les investisseurs. A la question de savoir qui  pour imiter le Tchad et le Gabon, la réponse est à chercher dans les pays de l’AES plus la Guinée Conakry.

A quand le retour à l’ordre constitutionnel des pays de l’AES ?

La balle est désormais dans le camp des pays de l’AES, que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger et aussi de la Guinée, les 4  pays qui sont rupture de ban avec l’ordre constitutionnel. En effet, ces quatre pays doivent s’inspirer de l’exemple du Gabon pour se donner une certaine légitimité. Les chefs d’Etat de ces pays doivent comprendre qu’il n y a pas d’alternative à la démocratie, qui est comme le soleil qui finira par paraitre quel que soit la longueur de la nuit. Ils doivent alors parer au plus pressé pour organiser les élections afin de se donner une certaine légitimité, en tout cas  s’ils venaient à être candidats ce qui est fort probable, au lieu de rester longtemps dans une sorte d’illégalité et d’illégitimité. Ils ont l’occasion, s’il n’est pas encore tard, de bien écrire une belle page de l’histoire de leurs pays en organisant des élections pour que des civils puissent venir au pouvoir comme l’a fait  Amadou Toumani Touré en 1992, au Mali. Qu’ils sachent que le retour à l’ordre constitutionnel et de surcroit à la démocratie, est un impératif absolu si les pays en rupture de ban constitutionnel, veulent renouer les relations avec les autres pays et amorcer le développement. Enfin, qu’il sache que la paix, la stabilité et le développement, passent par la promotion de la démocratie.

En définitive,  Mahamat Deby Itno et Brice Oligui Nguema ont vite compris qu’au lieu de continuer à prolonger la souffrance de leurs peuples en maintenant le statu quo, il faudrait plutôt organiser les élections afin de ramener leurs pays dans le giron des nations démocratiques. Les 4 autres pays en rupture constitutionnelle comprendront-ils ce message ? 

Youssouf Sissoko

Source : L’Alternance
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