« Encadrement, promotion et organisation de l’orpaillage ». Tel est le thème du forum national sur l’orpaillage au Mali, qui s’ouvre ce jeudi 18 septembre au CICB pour une durée de trois jours.
Initié par le ministère des mines, dans sa nouvelle vision du développement du secteur des mines, cet événement va réunir l’ensemble des services étatiques et para étatiques, les élus locaux, régionaux et nationaux ; les acteurs de la société civile et les représentants des autorités traditionnelles et coutumières du Mali. Ce sous-secteur qui fait vivre directement près d’un million de personnes et produit entre 8 et 10 tonnes d’or par an, mène ses activités dans l’illégalité et l’insécurité totale pour les pratiquants.
Après avoir élaboré une nouvelle stratégie axée sur la vision du président IBK, le ministère des mines entend donner une nouvelle orientation, insuffler une nouvelle dynamique à ce secteur. Cette nouvelle vision accorde plus de place à l’orpaillage contrairement à la politique nationale qui était en vigueur depuis 1998. Celle-ci est essentiellement concentrée sur les grandes mines, donc sur leur exploitation industrielle.
La nouvelle stratégie donne une place de choix à l’orpaillage, un sous-secteur qu’il faut considérer désormais comme une activité économique importante au même titre que l’agriculture, l’élevage et la pêche. Mais, elle doit être mieux contrôlée et mieux encadrée. » Notre ambition aujourd’hui, c’est de les aider à mieux développer ce secteur potentiellement porteur et facteur de croissance. Et cela d’autant plus qu’il fait vivre aujourd’hui, directement ou indirectement, entre 500 000 et 1 million de personnes à partir des activités connexes liées à l’orpaillage. C’est donc une activité qu’on ne peut nullement négliger et à laquelle nous donnons la même valeur qu’aux autres activités du secteur » a expliqué le ministre des Mines, Boubou Cissé dans un message à l’occasion de ce forum.
Au cours des dix dernières années, l’orpaillage, a pris de l’ampleur dans notre pays et est sorti de son contexte traditionnel et historique. La masse d’orpailleurs a augmenté, les méthodes et techniques ont évolué avec certaines conséquences sur notre environnement, sur l’hygiène et la santé. D’où la nécessité de mieux encadrer cette activité au bénéfice de tous les acteurs.
En terme de production, selon les données du commerce extérieur, cette activité produit annuellement 4 tonnes par an. Mais, selon les statistiques de la Chambre des Mines, plus proche du terrain, on est entre 8 et 10 tonnes d’or produites par le sous-secteur de l’orpaillage.
» C’est donc une activité importante dont la fiscalité échappe à l’Etat. Il est donc nécessaire de mieux l’encadrer pour que, d’abord, elle profite plus aux communautés rurales et pour que l’Etat puisse aussi en tirer des ressources indispensables à l’amélioration de l’accès des populations aux services sociaux de base comme l’éducation, la santé, l’eau potable… Dans l’intérêt de tous, il n’est plus souhaitable que cette activité soit exercée dans la clandestinité, donc de façon illégale. C’est pourquoi le Code minier de 2012 donne l’opportunité aux orpailleurs de mieux s’organiser en associations ou en groupements professionnels ou en coopératives » dira le ministre Cissé. Il fonde beaucoup d’espoirs sur les propositions qui vont sortir de ces assises pour améliorer les techniques de production, lever les contraintes organisationnelles et législatives identifiées sur le terrain, permettre à l’orpaillage de mieux contribuer à l’économie nationale.
Les enjeux du forum ne sont plus à démontrer. Il doit permettre d’aplanir toutes les difficultés pour que cette activité puisse être désormais exercée dans un environnement sécurisé au profit des orpailleurs, mais aussi des communautés environnantes et de l’économie nationale.
Youssouf CAMARA
SOURCE: L’Indépendant