En ces temps, il n’est plus étonnant de voir des individus se battre pour une même parcelle de terre, souvent chacun ayant des documents administratifs attestant leur titre de propriété, qui sont pour la plupart faux ou obtenus de manières frauduleuses. Une bataille que perd le plus faible même s’il a raison, nous confie Ballo : « J’ai failli perdre la seule portion de terre que ma maman m’a léguée. Si ce n’était pas l’intervention de mon oncle, aujourd’hui, je ne saurais pas où je serais. Au fait par manque de moyens, je ne pouvais pas me permettre de construire sur la parcelle. J’ai pris le temps pour faire des économies. Lorsque, je me suis décidé de faire quelques travaux, je me suis rendu sur le terrain : Qu’est-ce que j’y trouve ? Toute une famille dont le chef y avait construit deux chambres-salon. J’ai aussitôt porter plainte. Si ce n’est l’authenticité de mes documents et l’intervention de mon oncle, je serai aujourd’hui dépossédé de ce précieux bien immobilier », nous confie-t-il.
Une triste réalité que l’on rencontre quotidienne à Bamako. En effet, le foncier est le principal sujet de causeries dans les grins et autres regroupements.
En tout cas, souvent avec la complicité de certains propriétaires de terres, des prédateurs fonciers, aidés par des géomètres sournois et cupides, après avoir « mouiller la barbe » de certains magistrats, n’hésitent pas à vendre à plusieurs personne le même terrain.
Actuellement, le foncier, étant l a principale garantie bancaire, est devenu un terrain où l’on acquiert très facilement de l’argent. Ce qui pousse de plus en plus de maliens dans le foncier, car selon eux, pour s’enrichir vite et facilement dans un pays comme le nôtre, il faut se mouvoir dans le foncier.
Pour réduire la convoitise sur le terrain, certains préconisent non seulement, comme dans les autres pays, le paiement des taxes sur les concessions rurales dont les propriétaires gardent jusqu’à ce que la ville arrive à leur niveau pour les morceler et les vendre au prix d’or ; mais aussi et surtout enlever au foncier sa valeur de garantie bancaire. Et là, beaucoup de banques iront en faillite, car disposant de nombreux titres foncier en guise de garantie.
ADAM DIALLO
Source: Bamakonews