Du 2 au 3 décembre dernier, Dakar a été la capitale des remontrances d’endettement. Kristalina Georgieva, nouvelle directrice du Fonds monétaire international (FMI), a invité neuf chefs d’Etat africains à la capitale sénégalaise en vue de négocier la limitation des recours ou même la suspension des garanties souveraines de certains États africains.
Selon la Bulgare communiste, certains chefs d’Etat africains abuseraient de ces garanties d’Etat pour masquer le niveau réel de leur endettement. Et les contrats d’énergie ou de BTP sont des secteurs dans lesquels ces cautions d’Etat seraient largement utilisées.
Sans la nommer directement, une entreprise panafricaine, créée, utilisée et employée par des Africains sur le continent serait dans le viseur du symbole du capitalisme mondial. Il s’agit d’EBOMAF et de son Président-Directeur Général, Mahamadou Bonkoungou, cités par un magazine africain. A en croire les informations de ce magazine (La Lettre du Continent n°813 du mercredi 5 décembre 2019), Mahamadou Bonkoungou, fondateur de l’entreprise EBOMAF, est également le propriétaire d’une compagnie aérienne dont les avions seraient souvent affrétés gracieusement pour les présidents de la sous-région.
En creusant les faits, on peut se demander en quoi le recours à un emprunt sur le marché financier, assuré par une garantie d’État pour une raison de développement gênerait-il le FMI ? N’est-ce pas une garantie souveraine ? Les institutions de Bretton Woods n’encouragent-elles pas aussi les pays en développement à l’endettement ? Depuis la mise en oeuvre de leurs réformes en Afrique, quels pays ont-ellles déjà développé ? Les États-Unis d’Amérique ne sont-ils pas le pays le plus endetté au monde à un moment donné ? Pourquoi l’Afrique doit-elle avoir des gendarmes pour son propre développement ? N’est-ce pas une ingérance nocive ? L’institution aurait-elle les mêmes réactions lorsqu’il s’agirait d’une entrepise occidentale ?
Il est temps pour les Africains de comprendre les manoeuvres de l’impérialisme occidental en Afrique, reconnue continent de l’avenir, afin de mieux cerner les enjeux politiques et économiques pour l’émergence du continent des ressources.
Julio GADA