Environ 400 jeunes ont marché sur plus de deux kilomètres jeudi 3 novembre à Brazzaville jusqu’au ministère de la Justice où ils ont transmis au gouvernement un «Plaidoyer pour le retrait du Congo de la CPI».
«Cour pénale internationale : une justice à géométrie variable. Nous demandons le retrait immédiat du Congo de la CPI», pouvait-on lire sur leurs banderoles. Pour rappel, le Congo a ratifié le statut de Rome portant création de la CPI en mai 2004, devenant le 94e pays membre de cette cour.
Après le Burundi, l’Afrique du Sud et la Gambie, le Congo va-t-il lui aussi annoncer son retrait de la CPI ? La question peut être posée, car les deux mouvements politiques à l’initiative de la démarche, le Front patriotique et le mouvement Réveil, appartiennent à la majorité. Qui plus est, la ministre de la Jeunesse, Destinée Hermellia Doukaga, qui dirige le Front patriotique, était dans le cortège de manifestants.
C’est aux cris de « Cour pénale internationale : une justice à géométrie variable » ou encore « Nous demandons le retrait immédiat du Congo de la CPI » que les jeunes ont remis au ministre de la Justice Pierre Mabiala un document intitulé : « Plaidoyer pour le retrait du Congo de la CPI ».
A (RE)LIRE → CPI: retraits de l’Afrique du Sud, de la Gambie, du Burundi, «un effet domino»
Le ministre Mabiala a fait comprendre qu’il transmettrait aux plus hautes instances du pays ledit document.
Contacté, le ministre a refusé d’en dire plus, affirmant simplement « Le Congo c’est le Congo, attendez un peu pour voir, vous serez informés. »
Pour les manifestants, il y a incompatibilité entre la ratification du traité de Rome et la Constitution congolaise en son article 10 qui stipule : « Sauf en cas de perte ou de déchéance de la nationalité, aucun citoyen congolais ne peut être ni extradé, ni livré à une puissance ou organisation étrangère, pour quelque motif que ce soit. »
De son côté, l’opposant Charles Zacharie Bowao, président de la coordination IDC-FROCAD, affirme que l’opération a été pilotée et que le pouvoir souhaiterait retirer le Congo de la CPI pour ne pas avoir à répondre de crimes passés. Le ministre de la Justice, Pierre Mabiala, dément en bloc.
Source: rfi