La malhonnêteté gagne du terrain dans certaines structures financières de la place. Entre le vrai et le faux, nous ne donnons que les versions des parties et quelques éléments de nos investigations. Après plusieurs semaines de publications sur l’affaire dite BMS sa/Simpara Saran Traoré, nous n’avons pas baissé les bras. Nous ne le ferons d’ailleurs pas tant que nos lecteurs ne sont pas totalement édifiés.
Notre rédaction, comme vous avez dû le constater dans nos précédentes publications, avait expliqué les démarches et tentatives de recoupements dans ce dossier auprès de hauts responsables de la BMS sa. Courant semaine dernière, nous avons été invités par la direction générale pour nous livrer sa version des faits.
Pour la circonstance, nous avons rencontré le DGA de ladite banque Soufiana Diarra, assisté de deux de ses collaborateurs. Durant trois heures d’horloge, nous avons écouté les explications d’une banque plongée dans une spirale de faits qui n’honorent ni le Mali ni les banques, encore moins son principal dirigeant Babaly Bah qui, jusque-là, ne s’est pas exprimé personnellement.
Loin de cette méthode que nous avons déplorée en professionnel, la presse, c’est la dénonciation, les enquêtes et les analyses. A la BMS, nous n’avons rien entendu qui contredise nos premières publications que nous assumons et que nous maintenons.
Circonstance de la prétendue dette des 371 millions que la BMS réclame.
Cette bande de voleurs que décrie Madame Simpara Saran Traoré s’organiserait et assemblerait des documents qui ne peuvent être livrés à la presse pour qu’elle se fasse une religion éclairée. Ce crédit dont il est question aurait été accordé en Janvier 2007 alors que la dame Saran Traoré a officiellement ouvert son compte en Septembre 2007. Que répond la banque à ce niveau ? C’est une erreur puisque c’est des humains qui travaillent, nous confie le Directeur Général Adjoint Soufiana Diarra : « Nous avions fait une notification pour préciser qu’au lieu de 2007, c’est 2008 et d’ailleurs, une décision de justice a tranché à ce niveau .Nous avons crédité son compte de 253.000.000 puis de 300.000.000 millions.»
Le DGA nous a évoqué un communiqué publié dans l’Essor et qui informait les clients d’une nouvelle migration de leurs comptes. Ce serait ce logiciel qui serait à la base de cette confusion bancaire.
Pour Saran Traoré, c’est une escroquerie, un vol qualifié, orchestré par un homme sans vergogne, Babaly Bah. Son compte, dit-elle, était confié à Soufiana Diarra, notre interlocuteur du jour, et qui a reconnu d’ailleurs n’avoir vu Saran Traoré que dans le bureau d’un certain Lanfia Koita. C’est ce dernier qui aurait fait venir la dame à la BMS et qui apparait comme une carpe dans cette histoire. Alors comment tous ces prêts (7 prêts évalués à 900 millions de francs CFA) auraient-ils été contractés sans que Simpara Saran Traoré et Soufiana Diarra (actuel DGA) ne se soient vus pour acter tout cela ?
Quel mécanisme de garanties pour ces prêts la banque a-t-elle mis en place ?
La réaction de Soufiana Diarra est plus surprenante pour le commun des maliens qui voit le paradoxe d’une gestion sélective et opaque d’où ces conséquences accablantes d’une banque pilotée par Babaly Bah, le désormais Bernard Madoff malien inculpé à cet effet avant d’obtenir un non-lieu dans la procédure de faux et usage de faux. Pour la BMS sa, aucune règlementation n’interdit à une banque d’accorder un crédit sans garantie. « Dans le cas de Saran Traoré, c’est une cliente respectable jouissant d’un traitement particulier. C’est une cliente VIP, nous précise le DGA de la BMS et qui estime qu’elle n’a jamais fait le rang lors de ses transactions. C’était une personne de confiance qui n’est jamais dans l’attente. Elle faisait ses retraits et ses versements avec notre implication. »
Lorsque nous avons demandé les formalités des garanties, Soufiana Diarra nous a brandi un document peu lisible en manuscrit qu’il estime confidentiel et qui porte des références de propriétés de leur cliente qui devraient, selon lui être diligentés par le cabinet Mamadou Kanda Kéita. « Madame Simpara Tenin Traoré a subtilisé les documents auprès du notaire à l’insu de la banque. »
Dans nos investigations, il ressort que le principal vagabond au cœur de cette histoire, Babaly Bah, aurait affirmé qu’il avait accordé cette dette sur instruction d’Amadou Toumani Touré et de Lobbo Traoré. Ce qui, selon nos sources près de l’ancien chef de l’Etat, a rendu furieux le couple présidentiel. Cette interprétation confirmerait-elle l’argumentation selon laquelle aucune règlementation n’interdit qu’un crédit soit accordé ?
Pourquoi la banque n’a pas poursuivi ce cabinet dont un agent aurait insidieusement retiré les documents servant de garanties pour les remettre à la propriétaire Saran Traoré ? De façon très banale et désintéressée, le DGA répond que c’est une affaire interne au cabinet de Me Mamadou Kanda Kéita. Faut-il rappeler que ce dernier a été inculpé pour les mêmes faits que notre Bernard Madoff.
La réplique de la cliente est toute à l’opposé de cette version. « Je passe rarement à la banque pour de telles opérations. Aussi, Soufiana Diarra qui est le gestionnaire de mon compte ne peut prouver que j’ai pris des crédits sans que lui ne soit au courant. Je ne connais pas son bureau et je n’y ai jamais mis pieds. Plus de 25 ans, je suis dans des banques de la place telles que la BOA, la BDM et autres. J’ai fait des versements en espèces de 11 milliards à la BMS. Ce que Babaly Bah et son clan m’ont volé est de plus de 3.500.000.000 FCFA. Ce n’est qu’en Novembre 2017 que j’ai pu avoir mes relevés originaux à travers Tidiani Tangara à qui la BMS les a remis. Ce qui constitue une violation des confidentialités des engagements bancaires. »
Mieux, s’agissant de la signature des conventions, lors de son audition au pôle économique, Kanda Kéita a affirmé être Etranger au dossier. C’est lorsque j’ai découvert leur mafia que j’ai décidé de porter plainte afin que je puisse avoir mon argent. Cette procédure est toujours en cours, la banque également confirme cela. Une autre procédure est engagée en commune 4 et les auditions ont déjà commencé. Dans nos échanges avec les responsables de la BMS, il est ressorti que les banques se sentent intimidées par la presse.
Babaly Bah appartient à la race de banquiers comme Sékou Mamadou Barry, relevé pour malversations financières lors du dernier conseil d’Administration le 20 Décembre 2017. La gestion de Mr Barry avait été pourtant décriée, par certains de ses proches mais surtout par beaucoup d’opérateurs économiques. Ce n’est pas pour rien qu’on le surnommait dans le monde des affaires “Monsieur 10%”. Cela voulait dire tout simplement : “je t’accorde du crédit, en contrepartie tu me donnes 10% “. Cette pratique a finalement terni l’image de cette banque, qui faisait la fierté du Mali à son lancement, en 2007.
Sans parler au nom de quelque confrère que ce soit, certaines banques sont des boites à scandales, des laboratoires de chantage et de harcèlement sexuels, un service qui ne respecte aucune sincérité dans les offres. Avec nos sources internes dans plusieurs structures financières, les difficultés ne sont pas les mêmes et l’escroquerie de la BMS est une première selon nos sondages. Cette banque qui parle de prospérité mais qui aurait pris 10 milliards dans une banque étrangère afin de faire face à certaines dépenses. Mais nos sources voient en cela, la main de l’Eternel espion, Soumeylou Boubèye Maïga dont le parti ASMA-CFP a perdu un soutien de taille, la dame Saran Traorémême si elle ne l’a jamais évoqué. L’autre soutien de Babaly Bah, c’est Bocary Treta qu’Ibrahim Boubacar Kéita a surnommé le porc d’après l’honorable Diarrassouba. En tant que PCA, il tirerait les ficelles et joue gros avec Babaly Bah. Cet homme frelaté ne peut que tisser des affaires peu orthodoxes, autrement dit, il devrait s’impliquer publiquement car c’est un droit pour ces milliers de clients de savoir. Mais les vrais voleurs ont peu de l’opinion et des questions qui fâchent.
Nos sources au sein de la BMS, dans des milieux judiciaires et dans la presse ne sont pas au bout de leurs efforts. Comment le PDG de la banque Babaly Bah a-t-il financé certaines entreprises ? Quels sont les grands domaines et propriétés dont il disposerait ? Comment les aurait-il acquis ? Nous nous débrouillerions pour mieux vous faire connaitre cet opérateur afin que l’office malien contre l’enrichissement illicite puisse se pencher sur la fortune d’un Vautrin, adroit dans la corruption selon une dame qui le connait parfaitement et dont nous taisons le nom. Pour ceux qui connaissent le Figaro du Mali, il ne menace pas, il révèle et assume.
Selon un de nos confrères, la Banque Malienne de Solidarité aurait menacé de porter plainte contre ceux qui, malgré des contrats avec la banque, ont décidé d’éclairer leurs lecteurs sans donner systématiquement raison à leur partenaire. Comment la communication est-elle gérée ? Qui en sont les vrais médiateurs et cerveaux ? Quelles sont les conditions et les opportunités ? Nous vous ferons cette livraison à domicile afin que vous compreniez l’ampleur de cette triche.
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Ammi Baba Cissé ABC
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