Le Collectif des exportateurs nationaux de cacao (CENCC) a été lancé en Côte d’Ivoire pour contribuer à rendre la filière plus compétitive.
Dans un contexte de morosité sur les marchés internationaux en ce qui concerne le prix des matières premières agricoles, un groupe d’exportateurs ivoiriens a décidé de redynamiser le secteur du cacao en unissant leurs forces.
Ils ont décidé de se regrouper au sein du CENCC, le Collectif des exportateurs nationaux de cacao (CENCC).
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Cette organisation comprend 12 exportateurs sur les 21 que compte le pays et veut se donner les moyens de “pouvoir rivaliser” avec les multinationales du secteur tels que le Suisse Barry Callebaut, l’Américain Cargill ou le Singapourien Olam.
Le CENCC veut surtout travailler pour une réduction des coûts d’exploitation afin d’être plus compétitif alors que la Côte d’Ivoire qui est le premier producteur mondial, connait une campagne cacaoyère 2018 assez difficile.
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“On sort d’une campagne difficile (…) en raison des difficultés à être compétitifs parce qu’on travaille individuellement”, explique Albert Diadhiou le président du CENCC qui précise que l’initiative des exportateurs consiste à mutualiser leurs efforts afin d’aider “à résoudre le problème de compétitivité”.
Au moins 185 milliards de francs CFA, soit près de 280 millions d’euros, ont été perdus par la Côte d’Ivoire dans la mauvaise gestion de sa filière cacao pendant la saison 2016-17, selon un rapport d’audit de KPMG.
La chute des cours avait entraîné des défauts d’une trentaine de petits exportateurs locaux, qui avaient spéculé à la hausse.
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Plus de 200.000 tonnes de cacao s’étaient retrouvées invendues, sur une production totale annuelle de 2 millions de tonnes, a estimé KPMG.
“Pris individuellement, on tire les prix de vente vers le bas. Ce qui ne sera plus le cas avec le CENCC qui devra améliorer ses prix de vente sur le marché”, a souligné M. Diadhiou.
Selon la Banque mondiale, le cacao est stratégique pour la Côte d’Ivoire, qui en est le premier producteur mondial, avec 40% du marché.
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Le cacao représente 10% du PIB ivoirien, 40% des recettes d’exportation et fait vivre 4 millions de personnes soit un sixième de la population ivoirienne.
Les problèmes qui affectent la filière cacao en Côte d’Ivoire ont donc directement une répercussion très importante sur l’économie ivoirienne.
BBC