Ce Camerounais de 18 ans dit recevoir deux repas par jour – du lait et des biscuits au petit-déjeuner, un sandwich et un jus de fruit pour dîner – en attendant que la police vérifie son identité et l’autorise à quitter le plus grand port d’Espagne.
“Comme vous voyez, c’est dur. Il fait si chaud ici”, dit-il en montrant, lundi 30 juillet, son lit de cartons qu’il protège du soleil avec une couverture de la Croix-Rouge tendue entre une barrière et un mur de béton. “Je ne m’attendais pas à rester aussi longtemps comme ça. Je n’en reviens pas”, dit Alban, qui a vécu deux ans au Maroc, avant de traverser le détroit de Gibraltar.
Alban fait partie d’une vague de migrants qui arrive par la mer en Espagne depuis l’Afrique du Nord et met les forces de l’ordre et les services sociaux à rude épreuve.
L’Espagne a dépassé l’Italie en arrivée de migrants cette année, depuis que les forces libyennes ont renforcé les contrôles pour empêcher la traversée vers l’Italie, qui veut fermer ses ports aux migrants. Plus de 22.000 migrants sont arrivés par la mer depuis le début de l’année, plus que sur l’ensemble de l’année dernière, selon le service espagnol de sauvetage en mer.
Rien que depuis vendredi 28 juillet plus de 1.500 d’entre eux ont débarqué dans la province de Cadix, dont fait partie Algésiras où la plupart d’entre eux sont dirigés.
Des dizaines de migrants ont été filmés samedi 29 juillet débarquant sur une plage de Tarifa, un paradis du kitesurf proche d’Algésiras, avant de se précipiter vers les bois, sous le regard étonné des baigneurs. Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux.