Plus de 40 personnes ont été tuées lors de ces évènements.
Le Premier ministre de la transition burkinabè Appolinaire Joachim Kyelem de Tambela a rendu hommage, lundi, aux victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, ayant renversé l’ancien président Blaise Compaoré, et de la résistance au coup d’Etat du 16 septembre 2015, et dont le nombre avait dépassé les 40 morts, a-t-on constaté sur place.
Cette cérémonie d’hommage qui s’est déroulée au monument des Héros nationaux dans le quartier résidentiel de Ouaga 2000 a connu la participation de plusieurs personnalités dont les membres du gouvernement et les parents et proches des victimes.
Le Premier ministre a fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes, avant de procéder au dépôt de gerbes de fleurs au pied du monument, suite à l’épellation, par ordre alphabétique, des noms des victimes.
Il n’a pas fait de déclaration à la suite de la cérémonie.
Dans une déclaration, l’Unité d’action syndicale (UAS) le principal regroupement syndical a exigé « la lumière sur les auteurs et commanditaires des tirs contre les manifestants des 30 et 31 octobre 2014, la vérité et la justice sur les crimes économiques et de sang, la sécurisation des populations, la prise de mesures sérieuses contre la vie chère, l’arrêt des atteintes aux droits et acquis des travailleurs et le respect des décisions de justice ».
Les 30 et 31 octobre 2014, le Burkina Faso a connu une insurrection populaire contre le président Blaise Compaoré, qui, après avoir passé 27 années au pouvoir, tentait de modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat.
A l’appel de l’opposition et des acteurs de la société civile, des milliers de burkinabè étaient sortis dans les rues à travers le pays pour faire échouer son projet de révision constitutionnelle.
La répression des manifestations organisées pour s’opposer à son projet a fait officiellement 33 morts et plus de 600 blessés.
Compaoré démissionne et s’enfuit en Côte d’Ivoire, pays qui lui a donné la nationalité.
A la suite de la démission de Compaoré, le Burkina Faso entame une transition politique d’une année.
Cependant, en septembre 2015, alors que le pays se préparait à organiser l’élection présidentielle qui devrait mettre fin à la transition, un groupe de militaires fidèles au bras droit de Compaoré, le général Gilbert Diendéré, tente de faire tomber les autorités de la transition.
Des milliers de burkinabè descendent encore une fois dans les rues pour s’opposer à ce coup d’Etat. Une quinzaine de personnes ont été tuées dans cette résistance.
Une dizaine de personnes, dont le général Gilbert Diendéré et le général Djibril Bassolet, ancien chef de la diplomatie burkinabè, ont été condamnés à des peines de 10 à 20 ans de prison dans le cadre du coup d’État manqué de septembre 2015.
Quant au procès de l’insurrection populaire, il n’a pas encore eu lieu.
Burkina Faso
AA / Ouagdougou / Dramane Traoré
Source : Anadolu Agency