Le Bureau du Vérificateur général a organisé, vendredi dernier, dans la matinée, à son siège, une conférence de presse. Objectif : expliquer aux hommes de médias les innovations contenues dans son premier rapport ; mais aussi, les raisons de ces choix.
C’est la première fois, depuis la création du Bureau du Vérificateur général, que la vérification financière des services publics est associée à trois autres vérifications. Il s’agit, notamment, de la vérification des performances, l’évaluation des politiques publiques et le suivi des recommandations.
Chargé de superviser les missions de vérification financière et de performance et d’approfondir les vérifications de conformité pendant plusieurs années au Contrôle général d’Etat, Samba Alhamdou Baby, le nouveau Vérificateur général a travaillé avec plusieurs institutions africaines de contrôle. Entre autres, l’Organisation Internationale des Institutions Supérieures de Contrôle des Finances publiques Africaines Francophones au Sud du Sahara (CREFIAF), l’Institut de Développement de l’Initiative (IDI)
Fort de cette expérience, tant africaine qu’internationale, il a indiqué que la « vérification qui sied le plus à notre pays, c’est la vérification des performances ». Il s’agit, dit-il, d’amener les services publics à atteindre leurs objectifs, à eux assignés, par le gouvernement.
Quant à l’évaluation des politiques publiques du gouvernement et du parlement, il permet, assure-t-il, de faire l’adéquation entre les ressources et les moyens des services publics.
Le suivi des recommandations, poursuit-il, ce sont les normes internationales. Lesquelles, ajoute-t-il, permettent de rendre l’administration plus performante.
Dans le domaine de la vérification financière, le Vérificateur général entend, désormais, aller vers des secteurs non encore vérifiés, en mettant l’accent sur les saisines des citoyens.
Pour faire face à ces nouvelles missions, il entend renforcer la coopération entre son Bureau et les partenaires techniques et financiers, au premier rang desquels il cite le Canada et l’Union européenne.
Face au scepticisme des journalistes sur le sort réservé à ce énième rapport d’enquête, le Vérificateur général rassure que toutes les dispositions sont prises pour transmettre les rapports individuels à toutes les parties prenantes.
« Les entités vérifiées ainsi que les personnes concernées sont, déjà, informées », précise-t-il. Et les irrégularités relevées dans ce rapport, explique-t-il, sont transmises au Pôle Economique et Financier et à la Section des Comptes de la Cour suprême. Afin, dit-il, que ces entités puissent, non seulement, diligenter leurs enquêtes ; mais aussi, pour que le Bureau du Vérificateur général reste dans un cadre légal.
Autre domaine, autre innovation: le Bureau du Vérificateur Général envisage de traduire son rapport dans les langues nationales. Afin de permettre à nos concitoyens d’en prendre connaissance. Aussi, il entend mettre l’accent sur la communication.
A noter que le rapport 2018 du Bureau du Vérificateur Général est le fruit de 6 mois de travail. Il comporte 10 vérifications, dont deux vérifications financières réalisées suite à des saisines des citoyens, 6 rapports de suivi et 2 rapports de performance.
Oumar Babi
Source : Canard dechaine