C’est en vertu d’une ordonnance, dit-on, que l’exercice budgétaire 2021 fonctionne depuis le début de l’année. La méthode dépasse tout entendement et ne peut reposer sur d’autre justification en dehors de la perturbation de l’ordre institutionnel par le putsch du 18 Août. Et pour cause, il s’agit d’une violation flagrante des textes fondamentaux en vertu desquels les lois de Finances, avant application, devraient passer par l’examen et la caution des élus de la nation au cours d’une session parlementaire au plus tard en fin décembre. Le rôle de législateur budgétaire revient de fait au CNT, qui n’était pas encore installé lorsque les autorités de la Transition recouraient au même procédé arbitraire pour effectuer un collectif budgétaire sur l’exercice précédent par ordonnance. Le Conseil National de Transition était en revanche bel et bien en place lorsque l’exécutif transitoire passait par-dessus la tête des législateurs pour élaborer et exécuter le budget de l’année au moyen d’une nouvelle ordonnance. Il est de notoriété publique pourtant que la loi de finances ne figure pas au nombre des domaines qui se prêtent à une législation par ce procédé même en cas d’habilitation. Le cafouillage continue en définitive.
Sommet de N’Djamena : Emmanuel Macron annule son déplacement in extremis
Annoncé pour les 15 et 16 février 2121 au Tchad, le sommet du G5 Sahel se tiendra finalement sans le président français, Emmanuel Macron, du moins physiquement. Initialement, M Macron était attendu à N’Djamena dans l’après-midi du 15 Février pour y rester une nuit. Son déplacement a été annulé par l’Elysée le 11 Février 2021, soit trois jours avant l’ouverture du sommet. Explication donnée à cette volte-face, les autorités françaises parlent de motifs sanitaires en lien avec «les derniers éléments épidémiologiques reçus sur la situation sur place». Toutefois, le président français prendra part en visioconférence à huis clos des chefs d’Etat du G5 le lundi après-midi puis à la réunion plénière élargie aux partenaires internationaux dans la matinée du lendemain mardi. Et tout comme le Président Macron, Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française et Florence Parly, la ministre des Armées, attendus ne seront pas non plus physiquement présents à Ndjamena. Ils assisteront comme Macron a la conférence depuis l’Hexagone par visioconférence. Autant dire que les réajustements annoncés par les autorités françaises ne sont plus d’actualité.
Une police locale en gestation à Kidal
Au lieu du désarmement tant annoncé et attendu depuis l’avènement de l’Accord pour la paix et la réconciliation, le principal mouvement signataire s’organise pour mieux nuancer la souveraineté du Mali sur l’Adrar. Il nous revient en effet que le dernier Comité de Suivi de l’APR ne s’est pas seulement singularisé par sa délocalisation à Kidal. Il pourrait aussi rester dans les mémoires comme un tournant décisif en tant qu’acquis autonomiste. Et pour cause, la plupart des parties de l’Accord prennent pour une avancée significative l’avènement d’une police propre pour la ville de Kidal. Selon l’approche de ses initiateurs, ladite structure sera constituée exclusivement d’ex-combattants et éléments de la CMA, le mouvement armé qui exerce déjà un pouvoir de fait sur Kidal. De quoi différer davantage le retour des forces de sécurité régulières de plus en supplantées en même que l’administration par d’autres mesures biaisée du même type. Doit-on s’inquiéter par ailleurs qu’une police locale de Kidal serve de provisions d’armes pour les connexions islamistes de la CMA, lesquels viennent d’attaquer ses positions à Aguelhoc en se limitant juste au désarmement de ses éléments en poste.
Rassemblées par la Rédaction
Source : Le Témoin