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Le BIPREM écrit à IBK : « Votre gestion a mis notre pays en danger »

Le Bloc d’intervention populaire pour la réunification entière du Mali (Biprem) a animé, hier, mercredi 4 mars dernier, une conférence de presse à la Maison de la presse. Occasion pour cette association d’interpeller le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, sur certains maux qui minent le pays. A cet effet, le Biprem a adressé une lettre au président IBK.

Monsieur le Président de la République,

Le BIPREM FASOKO,association de la société civile, vous adresse ce jour mercredi 04 mars 2020 cette correspondance dans la continuité de celle qu’elle vous avait transmise le 04 Mars 2016,dans laquelle elle avait porté plainte contre vouspour haute trahison et gestion scandaleuse de l’argent public.

Les griefs tenus contre vous à l’époque portaient entre autres sur :

-Le détournement de centaines de milliards de FCFA lors des achats de l’avion présidentiel,des équipements militaires, des engrais frelatés, l’acquisition frauduleuse des 1000 tracteurs…

– L’impunité érigée en mode de gouvernance…

Telle fut la dernière phrase de cette plainte de 2016 : « Le Biprem-fasoko n’a pas d’abord demandé la démission du Président IBK mais, exige rigoureusement sa comparution pour donner au peuple malien des explications simplifiées sur des dérapages qui font embourber et obstruer la souveraineté et la prospérité nationales. »

En ce début de mars 2020, malheureusement, force est de constater, Monsieur le Président, que la grave et continuelle détérioration de votre gestion économique, sociale, culturelle, éducationnelle, politique, a mis notre pays en danger de disparition sur l’arène des nations et pour causes :

-Des centaines de milliards de FCFA au début de votre régime (2013-2014), les détournements de fonds publics se chiffrent maintenant à plus d’un millier de milliards de FCFA.Dans cette mouvance, une loi d’orientation et de programmation militaire, votée par l’Assemblée Nationale du Mali, a accordée à l’armée malienne la faramineuse somme de 1 230 563 972 349 Milliards FCFA sur une période de cinq ans (2015-2019).A ce jour 04 mars 2020, l’armée malienne est dépourvue de moyens aériens, d’armes de guerre adéquates, d’eau, de nourriture et perd régulièrement des hommes par centaines à travers le pays. Cet argent a donc fait l’objet d’un détournement à grande échelle et sans aucune interpellation.

-Sur la base des rapports du BVG relatifs à l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires, une plainte pour détournement de deniers publics qui avait été déposée le 07 Juin 2018 auprès du doyen des juges d’instruction du Tribunal de Grande Instance de la Commune III par le Biprem Fasoko, contre 4 Ministres et un Conseiller à la Présidence ( Messieurs Soumeylou Boubeye Maiga,Mme Boiré Fily Sissoko,Moustapha Ben Barka,Mahamadou Camara,Sidi Mohamed Kagnassy), est restée sans suite.

-L’école publique malienne, fréquentée par des centaines de milliers d’enfants de pauvres, reste fermée depuis plusieurs mois, pour non-respect de l’article 39 de la loi No 2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant pourtant signée par votre gouvernement avec les enseignants en grève ;

-Les crises multidimensionnelles, sécuritaire au nord avec la CMA et ses accompagnants djihadistes et intercommunautaire au centre du pays, ont causé des milliers de morts civils, des centaines de militaires maliens et étrangers tués, des centaines de milliers de déplacés, près de 1000 écoles fermées, la paupérisation des populations maliennes est en croissance exponentielle…

Monsieur le Président,prioritairement, le peuple malien n’admet pas que les fonds publics, destinés à l’achat d’équipements militaires pour protéger ses enfants sur les champs de bataille, soient détournés par quelques individus sans scrupule et sans qu’ils ne soient interpellés pour répondre de leurs forfaits.

Monsieur le Président, le peuple malien n’accepte pas que des plaintes déposées pour détournement de fonds publics contre des hauts dirigeants proches de vous restent systématiquement sans suite pendant que pour les mêmes motifs, des fonctionnaires, des maires et d’autres citoyens se retrouvent immédiatement  incarcérés. « Nul n’est au-dessus de la loi », avez-vous coutume de dire, le peuple malien n’admet donc pas cette justice sélective et à deux vitesses.

Monsieur le Président, le peuple malien ne supporte plus de voir ses enfants errer dans les rues depuis des mois, faute d’écoles ouvertes,consécutives au fait de non-respect des engagements signés par votre gouvernement avec les enseignants.

Sans être exhaustifs sur tous les manquements graves liés à votre gouvernance, le BIPREM FASOKO exige de vous,qui êtes le Premier magistrat de la République et le Commandant en chef des Forces armées du Mali, l’accomplissement, dans de  très brefs délais, de ces devoirs de premier responsable du Bien-être du Mali :

1-Lever tout obstacle à la mise à la disposition de la justicede toutes les personnes citées, sans aucune exception, dans la Plainte contre X déposée par le Biprem Fasoko auprès du Procureur du Pôle Economique et Financier depuis le 12 Décembre 2019 concernant l’utilisation frauduleuse des 1 230 563 972 349 Milliards FCFAdestinés à sécuriser notre armée et la doter de moyens optimaux de combat et de défense de notre territoire.

2-Débloquer la possibilité de comparution devant la justice des 4 Ministres et le Conseiller du Président, au moment des faits, pour faire suite à la plainte portée contre eux par le Biprem Fasoko chez le Doyen des juges d’instruction et renouveléeauprès du Procureur du Pôle Economique et Financier depuis le 03 octobre 2019.

SOIT LA JUSTICE S’APPLIQUE A TOUS DE LA MEME MANIERE OU ELLE NE S’APPLIQUE A PERSONNE.

3-Procéder à la réouverture immédiate des écoles publiques en répondant légalement et suffisamment aux doléances légitimes des enseignants qui ne demandent que la mise en œuvre des accords signés par votre gouvernement avec votre aval. Un homme d’Etat fait ce qu’il dit.

Monsieur le Président, aimer son pays, c’est permettre à son peuple de manger à sa faim,assurer sa sécurité, sa santé, l’éducation de ses enfants, c’est protéger ses ressources publiques en luttant farouchement contre la corruption et les détournements des fonds publics qui tuent un pays, c’est bannir l’impunité, c’est aussi préserver l’intégrité territoriale.

Monsieur le Président de la République, en vos qualités de Premier Magistrat et de Chef Suprême des Armées,nous vous demandons d’aimer votre pays en livrant à la justice tous ceux qui sont impliqués dans la gestion frauduleuse des ressources publiques et en permettant aux milliers d’enfants de pauvres de reprendre les chemins de l’école.

Monsieur le Président, le Biprem Fasoko, au nom des maliens de l’intérieur comme ceux de l’extérieur, vous demande de mettre en application, le plus vite possible ces trois principales revendications interpellatives. Faute de quoi, non seulement vous perdrez toute légitimitémais aussi obligerez les innombrables maliens, très déçus,

très choqués et très remontés, à déclencher légalement et pacifiquement, dans un bref délai, l’opération Mali-Piment pour vous remettre une lettre exigeant votre démission de la Présidence.

Le BIPREM FASOKOespère que vous ferez preuve de patriotisme et de sens élevé du devoir en accédant aux requêtes formulées au nom du peuple souffrant.

Biprem Fasoko et associations partenaires

Lacine Diawara

Président du Biprem

et Directeur de publication du journal Option

Option

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