En se lavant les mains au savon, on réduit la charge microbienne de plus de 90 %, d’où toute son importance dans la prévention des maladies diarrhéiques, de
la grippe, du virus Ebola, de la poliomyélite, du trachome et de certaines infections de la peau
La commune de Somossa, située dans le cercle de Bla, s’engage à intégrer le réflexe du lavage des mains au savon aux moments critiques, c’est-à-dire avant de préparer, de manger, au sortir des toilettes ou après le nettoyage anal des bébés. C’était lors de la Journée mondiale du lavage des mains célébrée le 15 octobre chaque année. La cérémonie a eu lieu cette année à Somasso.
L’événement était présidé par le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba Ousmane Sow. Etaient aussi présents le gouverneur de la Région de Ségou, Georges Togo, le maire de Somasso, Sékou Fané, un représentant de l’UNICEF, Dr Karimou Andele et les responsables de l’Association pour le développement de Somasso (ADS).
Le thème de cette année est intitulé: «Nos mains, notre avenir». Il rappelle simplement que ces membres peuvent être des vecteurs d’agents pathogènes si on y prend garde. En d’autres termes, le geste simple du lavage des mains au savon est une bonne pratique d’hygiène qui nous préserve de certaines affections.
Selon le ministre, laver ses mains au savon est une pratique simple et efficace pour prévenir les maladies diarrhéiques, les infections respiratoires aigües, les fièvres hémorragiques comme la maladie à virus Ebola, le trachome, les infections de la peau et bien d’autres maladies. Samba Ousmane Sow a indiqué à cet égard que le thème de cette année est évocateur et qu’il interpelle tout le monde. Car le lavage des mains préserve notre propre santé mais aussi nous permet de construire notre avenir, ainsi que ceux de nos communautés et du monde.
A propos d’avenir, le ministre a souligné que nous devons prendre toutes les dispositions pour maintenir le bien-être sanitaire et la productivité pour nous-mêmes, nos familles et nos communautés.
Par conséquent, les conditions d’hygiène de notre pays sont caractérisées par une insuffisance d’accès à l’eau potable et d’ouvrages d’assainissement de base.
Il a précisé que les maladies diarrhéiques, toutes causes confondues, constituaient la 3è cause de consultation dans nos établissements de santé après le paludisme et les infections respiratoires aiguës.
A l’échelle mondiale, plusieurs études ont montré, ces vingt dernières années, que le lavage des mains au savon chez les mères et les scolaires, notamment ceux du primaire, contribue à réduire l’incidence des diarrhées chez les enfants. Ces mêmes études annoncent que la pratique réduit de 45% l’incidence de ces maladies.
De l’Enquête démographique de santé au Mali 2012-2013 (EDSM V), il ressort que 37,2% des ménages disposent d’un dispositif fonctionnel de lavage des mains, 53% des ménages disposent de l’eau potable, 27% des ménages utilisent des moyens de traitement de l’eau de boisson. La même source indique que 22% des ménages disposent de latrines améliorées.
D’après l’annuaire statistique 2016 du Système local d’information sanitaire (SLIS), il a été enregistré 310 981 cas de diarrhées avec 43 décès. La tranche d’âge de moins de 5 ans est la plus touchée avec 197 589 cas, soit 64% et 27 décès, soit 63% des cas de décès liés à la diarrhée. En outre, 902 694 cas d’infections respiratoires aiguës (IRA) ont été recensés avec 165 décès. La tranche d’âge de moins de 5 ans paie le plus lourd tribut avec 461 986 cas, soit 51% et 65 décès, soit 39% des cas imputés aux IRA.
Le Pr Samba Ousmane Sow estime que nous nous devons d’enseigner le lavage des mains au savon à nos enfants, à nos proches et à tous ceux qui méconnaissent l’importance des bonnes pratiques d’hygiène.
Karimou Andele a expliqué que le lavage des mains au savon doit devenir la norme sociale dans les ménages, écoles, centres de santé et restaurants. Il contribue également à l’atteinte des Objectifs de développement durable notamment ceux concernant l’élimination de la faim et la bonne nutrition, la bonne santé, l’éducation de qualité et la réduction des inégalités.
« Mais le défi se situe surtout au niveau du changement de comportement », a précisé le représentant de l’UNICEF avant d’ajouter que la Journée offrait une opportunité supplémentaire de sensibiliser sur l’importance de ce geste simple mais bénéfique.
Le maire de Somasso est catégorique que ce geste compte parmi les moyens les plus efficaces de prévention de beaucoup de maladies. Il s’est engagé à adopter cette pratique salvatrice et de l’étendre dans toute sa commune. Pour mieux s’en approprier, il a promis de mettre en place un comité de femmes pour assurer le maintien du lavage des mains au savon.
L’édile a demandé que soit mise à la disposition des Centres de santé communautaires, des compétences et des équipements. Il a aussi souhaité la construction d’un pont sur un marigot qui traverse sa commune afin de rendre plus accessible le centre de santé.
Un des temps forts a été la remise de 1 065 kits de lavage des mains et savons aux écoles et familles.
Fatoumata NAPHO
Source: Essor